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Mondial-2022: la Chine replonge en plein doute

Un sélectionneur qui jette l'éponge, des joueurs bien trop tendres et une équipe exsangue après sa défaite contre la Syrie jeudi en qualifications pour le Mondial-2022: le rêve du président chinois Xi Jinping d'installer son pays parmi les superpuissances du ballon rond s'éloigne de plus en plus.

La recette Marcelo Lippi n'aura donc pas fonctionné. Après près de trois ans passés au chevet de la Chine, avec une parenthèse de quatre mois entre janvier et mai 2019 pour l'intérim manqué de son compatriote Fabio Cannavoro, l'ex-sélectionneur de l'Italie championne du monde en 2006, a finalement quitté le navire.

L'Italien, qui touchait tout de même près de 25 millions d'euros par an, a préféré jeter l'éponge après la défaite (2-1) de la Chine contre la Syrie. La route vers le Mondial au Qatar n'est pourtant pas encore totalement bouchée. Mais elle s'annonce très compliquée.

En quatre matches de qualifications pour le Mondial-2022, la Chine, 2e de son groupe à égalité avec les Philippines, n'a pu battre que des équipes comme les Maldives ou Guam, arrachant péniblement un nul (0-0) contre les Philippines, avant de céder face à la Syrie. Un bilan indigne, incompatible avec les ambitions affichées par le président Xi Jinping d'installer son équipe dans le gratin mondial, et révélateur des limites de la Chine.

"On a pu battre des opposants plus faibles comme les Maldives ou Guam, mais dès qu'on a rencontré des équipes plus fortes comme les Philippines ou la Syrie, on ne sait pas mettre notre jeu eu place", a résumé Lippi.

- Impuissance -

Le départ fracassant de Lippi, qui a quitté la salle de presse avant même que les traducteurs n'aient le temps de finir de relater ses propos, symbolise toute l'impuissance de l'Italien de 71 ans qui a pourtant tenté pendant trois ans de façonner une équipe capable de se frotter aux meilleurs. Sans succès.

Lippi a plusieurs fois pointé les faiblesses de son équipe, évoquant "l'inquiétant" état de forme de ses joueurs ou l'absence cruelle d'attaquants de haute classe, due selon lui à l'appétence des clubs de Super League (1re div. chinoise) pour les joueurs étrangers, offrant ainsi peu de temps de jeu aux joueurs chinois.

Les joueurs, souvent pointés du doigt par les médias locaux, semblent d'ailleurs cristalliser toutes les critiques. "Combien de fois avons-nous accusé le sélectionneur pour une défaite, le management de l'équipe...", regrette l'agence chinoise Xinhua, assurant que le problème "central" est à chercher du côté des joueurs et de leurs faiblesses.

Ce nouveau rebondissement dans l'histoire tourmenté du foot chinois, qui n'a pu se qualifier qu'une seule fois pour une Coupe du monde en 2002, laisse en tout cas la Chine quelque peu groggy. Il lui reste un an pour tenter d'arracher un billet pour le Mondial et sauver les meubles.

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