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Mondial: Dembélé, le "Moustique" a fait son nid chez les Bleus

Epargné par les blessures et plus mûr qu'en 2018, Ousmane Dembélé parvient enfin à jouer les premiers rôles en équipe de France, qu'il électrise par ses fulgurances offensives tout en affichant une assurance défensive nouvelle, comme samedi face au Danemark (2-1), au Mondial-2022.

Transparent lors du sacre en Russie (deux titularisations), le joueur du FC Barcelone a averti tous ses observateurs: "Je reviens avec un peu plus d'ambition, en me disant que je peux être titulaire dans cette équipe. Je veux commencer les matches, être un protagoniste de la Coupe du monde, marquer, faire marquer", a-t-il expliqué à Doha.

Après sa prestation prometteuse contre l'Australie (4-1), agrémentée d'une passe décisive, l'ailier a été reconduit d'entrée samedi au stade 974 contre le Danemark avec une nouvelle performance très appréciée, surtout lors d'une première période étincelante.

C'est une véritable renaissance: Dembélé n'avait plus enchaîné deux titularisations chez les Bleus depuis le mois de juin 2017... Une éternité pour ce profil atypique, ambidextre et imprévisible, roi du dribble, de l'accélération et du un contre un.

Mais, en 2022, "Dembouz" arrive lancé, après un an et demi au plus haut niveau au Barça, sous l'aile bienveillante de Xavi, son entraîneur qui l'adore en dépit d'un éphémère bras de fer autour de sa prolongation de contrat. Cette saison, l'attaquant a déjà marqué cinq buts et délivré sept passes décisives avec le club catalan.

- 30 sélections -

"Je reste sur une année et demie sans blessure. J'ai pris un peu d'âge aussi, un peu plus de maturité, dans mon jeu et en dehors du terrain aussi", a-t-il concédé mercredi, lors d'une conférence de presse détendue.

Victime de pépins physiques à répétition depuis son transfert mirobolant en provenance de Dortmund (145 millions d'euros, bonus inclus) en 2017, le "Moustique" semble en pleine possession de ses moyens au Qatar.

Samedi, ses accélérations ont souvent laissé sur place Victor Nelsson et Joakim Maehle, ses centres ont régulièrement trouvé preneur, et ses gestes techniques ont fait frissonner les quelque 5.000 supporters français venus suivre le choc du groupe D.

L'ancien joueur du Stade rennais ne fêtait samedi que sa 30e sélection, plus de six ans après la première. Et à son compteur ne figurent que 12 titularisations avec le maillot tricolore, signe que Didier Deschamps l'a souvent cantonné à un rôle de remplaçant.

Certes, l'absence sur blessure de Karim Benzema a diminué une partie de la concurrence en attaque, mais encore fallait-il reléguer sur le banc Kingsley Coman, beaucoup plus régulier chez les Bleus.

Pour permettre l'ascension de l'ancien prodige, il fallait que Deschamps ose évoluer avec quatre joueurs offensifs, dont Antoine Griezmann, au rôle plus reculé.

- Progrès défensifs -

Mais cela récompense aussi les progrès de Dembélé dans le secteur défensif: samedi, il s'est montré intraitable dans le placement, le repli, les tacles.

"Je l'ai vu récupérer des ballons... Je regarde les matchs du Barça de temps en temps, il défend mais pas autant! Franchement, aujourd'hui, sur le volume de jeu, il m'a impressionné", a souri Aurélien Tchouaméni, milieu des Bleus et du Real Madrid.

Jules Koundé, aligné comme latéral droit, a également reconnu avoir été "pas mal aidé sur le travail défensif" par son coéquipier du Barça.

Deschamps avait déjà remarqué la mue. "C'est un joueur plus construit, plus mature", avait-il expliqué vendredi avant France-Danemark. "Il a toujours la capacité de créer d'énormes problèmes à l'adversaire par sa vitesse, sa percussion. Il y a des joueurs offensifs qui sont capables de bien défendre. Il a énormément progressé sur cet aspect."

Impliqué, décisif, souriant et toujours blagueur, Dembélé reste en revanche le même partenaire de vestiaire, attachant et rassembleur.

"J'aime la bonne ambiance, que tout se passe bien. C'est pour ça que je m'entends bien avec tout le monde. On a vu en 2018 que c'est le groupe qui a gagné, pas des individualités. Il en faut, mais il faut surtout un groupe soudé, qui rigole, qui se chambre, mais qui soit sérieux quand il faut l'être", assurait-il devant la presse. Jusqu'à présent, "Dembouz", c'est du sérieux.

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