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La gardienne australienne Mackenzie Arnold n'était pas le premier choix du sélectionneur jusqu'à peu, mais elle est devenue une "héroïne nationale" après le quart de finale du Mondial victorieux contre la France et l'interminable séance de tirs au buts (0-0 ap, 7-6 tab).
En demi-finale mercredi (12H) contre l'Angleterre au stade olympique de Sydney, celle qui joue sa troisième Coupe du monde devra encore monter en puissance pour être un rempart à l'attaque des Anglaises, privées de leur pépite Lauren James, suspendue.
Samedi contre les Bleues à Brisbane, où elle est née, Arnold a été impressionnante dans ses cages et dans sa surface. D'abord dans le jeu avec des sorties assurées sur les corners français et surtout en fin de match, quand elle s'est parfaitement détendue pour stopper une frappe bien placée de la jeune française Vicki Becho.
Mais elle s'est surtout illustrée lors de l'étouffante séance de vingt tirs aux buts.
"J'étais très déçue après avoir raté car j'aurais pu faire gagner ce match. Ensuite, je savais que c'était mon travail, je me suis remise dans les buts, je savais qu'elles étaient derrière moi", a raconté en conférence de presse la gardienne, élue joueuse du quart de finale.
"Je pense que j'ai juste tendance à rester calme, mais je ne dirais pas que je les lis trop bien. C'est juste mon instinct", a poursuivi Arnold, dont ses exploits ont fait la une des journaux australiens.
La radio nationale ABC l'a qualifiée d'"héroïne culte", et selon le Sydney Morning Herald, la gardienne des "Matildas" est "une héroïne nationale", aux "nerfs d'acier".
Alors que la portière de West Ham aurait pu sortir mentalement de sa séance après avoir échoué face à Solène Durand, elle a au contraire arrêté deux nouvelles tentatives des Bleues - trois au total - dont celle de Kenza Dali, qui a dû retirer.
- "Macca's on fire -
"Je ne voulais pas le tirer, car elle me connaît par coeur. J'ai travaillé avec elle des coups francs, des tactiques de tirs. C'était la première à me conseiller sur les penalties. C'est une gardienne très forte sur des penalties", a expliqué l'ancienne milieu de West Ham, "effondrée".
Après le match, les coéquipières d'Arnold ont chanté "Macca's +on fire+" dans le vestiaire. "Elle est incroyable. Elle a fait quelque chose de spécial ce soir", a aussi salué la vice-capitaine australienne Steph Catley.
Dans le dernier carré pour la première fois de leur histoire, contrairement aux Anglaises qui joueront leur troisième demi-finale successive (2015, 2019), les "Matildas" seront portées par la ferveur de tout un pays et auront aussi besoin de leur portière, élément essentiel tant leur défense semble parfois poreuse.
- Longtemps gardienne remplaçante -
Alors que la N.18 semble aujourd'hui indispensable à son équipe, Mackenzie Arnold, 29 ans, a vécu des dernières années compliquées avec son équipe nationale.
Appelée avec les "Matildas" depuis plus d'une décennie, elle n'a connu qu'une quarantaine de sélections, et a souvent été le troisième choix des sélectionneurs, notamment lors des deux dernières Coupe du monde.
Après des débuts dans la ligue australienne, d'abord à Perth Glory mais aussi à Canberra, Sydney ou à Brisbane, la portière a dû laisser passer la domination des deux autres grandes gardiennes Lydia Williams et Melissa Barbieri.
Ce n'est que cette année que "Macca" est finalement devenue le premier choix du sélectionneur Tony Gustavsson, tout en vivant des derniers mois intenses.
En avril, elle a annoncé qu'elle portait des prothèses auditives dans une vidéo postée sur Instagram.
"Mes proches savent depuis combien de temps j'ai évité cette journée, mais voici un petit aperçu d'une journée qui a changé ma vie", a écrit Mackenzie Arnold, qui n'en porte pas pendant les matches.
"C'est encore un tout autre monde quand je mets mes prothèses". C'est comme se dire, +qu'est-ce que j'ai raté pendant 25 ans ?+", a-t-elle affirmé sur la chaîne Optus Sport avant le Mondial.
Contre l'Angleterre en demi-finale, elle devra avoir tous ses sens éveillés pour rêver d'une finale dans son pays.