Partager:
La gardienne suédoise Zecira Musovic, exceptionnelle pour éliminer les Etats-Unis doubles tenants du titre, a gagné sa place dans l'histoire du Mondial féminin, mais le plus dur reste peut-être à venir en quarts, face à la meilleure attaque du tournoi, le Japon.
Un nouveau défi de taille attend, vendredi (09h30/07h30 GMT) à Auckland, les coéquipières de Stina Blackstenius, à peine remises de leur exploit contre les Américaines (0-0 ap, 5-4 tab) au tour précédent.
Après la première nation mondiale au classement de la Fifa, voilà que déboulent en quarts les "Nadeshiko Japan", quatorze buts inscrits en quatre rencontres, qui ont battu la Norvège en huitièmes (3-1).
Le sélectionneur Peter Gerhardsson pourrait être tenté de répéter la stratégie si efficace face aux USA, à base de cohésion et de parades salvatrices de Musovic.
La gardienne de Chelsea, 27 ans, s'est imposée comme l'une des révélations du tournoi, pour sa première compétition majeure comme titulaire, après des années dans l'ombre de la star Hedvig Lindahl.
Avec onze arrêts face à Team USA, dont plusieurs de grande classe, Musovic a élevé la Suède, qui n'a pas encaissé de but depuis 340 minutes, parmi les meilleures défenses du monde.
En conférence de presse après la rencontre, un journaliste est allé jusqu'à établir une comparaison entre Musovic et... Zlatan Ibrahimovic, un autre illustre Suédois avec des racines des Balkans.
Ses parents ont fui la Yougoslavie en guerre dans les années 90, avec son frère aîné et ses deux grandes soeurs, pour la Suède, où elle est née en 1996, a-t-elle expliqué sur son site internet.
"Il m'a fallu beaucoup de travail pour réaliser une performance comme celle-là", a-t-elle réagi après le match.
"On était bien préparées, on a le meilleur encadrement du tournoi", a-t-elle insisté.
Jusqu'au Mondial, elle était cantonnée au statut de doublure de Lindahl (40 ans), l'un des visages emblématiques d'une sélection toujours bien placée, mais jamais gagnante.
- Doublure en club -
Comme remplaçante, Musovic a gagné une médaille de bronze au Mondial-2019, une d'argent aux Jeux de Tokyo, avant de finir à la quatrième place de l'Euro-2022, pour la der' de Lindahl.
Elle ne comptait que dix sélections avant la compétition, où Gerhardsson l'a propulsée N.1 au détriment de Jennifer Falk (30 ans, 17 sélections).
Son éclosion à la Coupe du monde pourrait marquer un tournant à Chelsea, où l'Allemande Ann-Katrin Berger, considérée comme l'une des meilleures à son poste dans le monde, garde les faveurs comme N.1.
En Australie, Berger est restée sur le banc d'une sélection éliminée à la surprise générale dès la phase de groupes, pendant que Musovic prenait la lumière.
Durant la séance de tirs au but, trois Américaines, dont la star Megan Rapinoe, ont envoyé leur tentative hors du cadre.
"Elle a été forte durant la partie. Même si elle n'a pas arrêté de tir au but, je pense que l'autre équipe a dû cogiter et penser que si leur penalty était mal tiré, elle allait l'arrêter", a estimé le sélectionneur suédois.
Au Japon, les artificières s'appellent Hinata Miyazawa (5 buts), Mina Tanaka (2) ou Jun Endo.
"C'est une équipe très douée techniquement", a estimé Gerhardsson, qui s'attend à un match différent du quart de finale des Jeux de Tokyo que la Suède avait remporté 3-1 face au Japon.
"Ca sera plutôt un match de possession (...) Pour nous, ça sera une question de bien défendre, peut-être un peu plus bas, et de jeu de transition", a poursuivi le technicien.