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Diables Rouges: que va devenir cette "génération dorée"?

"Avec cette génération, nous devons pouvoir encore être au top pour deux tournois", a expliqué le défenseur des Diables Rouges Jan Vertonghen après la défaite en demi-finale du Mondial 2018 face à la France mardi.

C'était le moment où jamais de briller, mais l'occasion en or a été gâchée. La "génération dorée" de la Belgique, avec ses talents pléthoriques enviés par le monde entier, a vu ses rêves de sacre mondial s'effondrer mardi face à la France (1-0), en demi-finales du Mondial-2018.

"Je crois qu'il y a encore 4 ou 5 bonnes années. Ça dépend de l’envie et du vouloir des gamins. A un moment donné, on peut être blasé après chaque tournoi (et se dire) 'est-ce que je continue ou pas ?' Je ne sais pas ce qui va se passer dans la tête de certains" : Comme Marc Wilmots, l'homme qui n'a pas su faire gagner la bande à Eden Hazard avant la prise en main de Roberto Martinez, la Belgique retient son souffle après la déception...

Car de Vincent Kompany (32 ans) à Jan Vertonghen (31 ans), en passant par Marouane Fellaini (30 ans), plusieurs joueurs majeurs ont déjà dépassé la trentaine et risquent d'annoncer leur retraite internationale après ce nouvel échec. Et ce, même si le parcours en Russie a globalement été une réussite comparée aux désillusions du Mondial-2014 et surtout de l'Euro-2016, où ils avaient échoué en quarts de finale.

"(C'était) l'année où jamais pour eux", souligne auprès de l'AFP Jean-François De Sart, l'ancien sélectionneur des Espoirs, qui a vu éclore les coéquipiers de Kompany lors de l'Euro-2007 et des JO-2008. "Bon il y a encore le championnat d'Europe dans deux ans, mais au niveau de la Coupe du monde...".

"Des joueurs comme Eden Hazard, vous n'allez pas en produire toutes les années !", a-t-il prévenu. "Ce que l'on peut juste regretter, c'est qu'ils n'ont pas connu d'autres tournois plus tôt comme en 2012 ou 2010, c'est la grosse déception qu'on peut avoir. Ils auraient dû être beaucoup plus performants au championnat d'Europe 2016".

"La Coupe du monde ne respecte pas les individualités"

Thibaut Courtois, Kevin De Bruyne, Eden Hazard, Dries Mertens, Romelu Lukaku... Les meilleurs clubs européens se les arrachent, les nations voisines les envient.

"Nous connaissons tous les talents que nous avons, une génération dont nous pouvons être extrêmement fiers en Belgique. Avec seulement une population de 11 millions de personnes, il y a quand même des individualités hors normes", s'était réjoui le sélectionneur Roberto Martinez, après un premier tour sans faute.

Mais à l'image de la génération Messi en Argentine, ou Arjen Robben avec les Pays-Bas, l'incroyable armada belge ne connaîtra pas les joies d'un sacre suprême.

Les attentes étaient-elles trop grandes pour leur frêles épaules ? "Personne ne s'est dit 'on va s'appeler la génération dorée'. On n'y prête pas attention", avait admis Vincent Kompany, juste avant l'exploit contre le Brésil (2-1) qui devait servir de déclic... dix ans après avoir échoué à glaner une médaille de bronze face à la Seleçao de Marcelo aux Jeux olympiques de Pékin.

Mais "la Coupe du monde ne respecte pas les individualités, ou les grands talents, seulement les équipes qui travaillent dur en tant que groupe et qui ont une mentalité de gagnant", n'avait cessé de prévenir Roberto Martinez. Et la France de Didier Deschamps a montré aux individualités flamboyantes belges qu'un groupe compact et dévoué était la meilleure garantie du succès.

L'Euro-2020, la dernière chance?

Le petit pays coincé entre l'Allemagne et la France, deux nations au nombre de licenciés nettement supérieur, peut toutefois espérer enfin voir ses efforts récompensés à l'Euro-2020 après avoir été absent de tous les tournois majeurs entre 2002 et 2014 (trois Euros et deux Coupes du monde).

"Il y a eu un travail très sérieux de la part de la Fédération pour essayer de mettre en place un processus clair de la manière de développer les footballeurs en Belgique", avait expliqué Martinez en décembre dernier. "C'était un travail très complexe, mais ça a payé".

Au fond du trou en juin 2007 à l'image de sa 71e place au classement Fifa -- le pire classement de son histoire -- la Belgique est redevenue une nation crainte et respectée grâce à sa première vague de talents incarnés par Fellaini, Kompany, ou encore Mousa Dembelé.

Si la majorité d'entre eux ne seront peut-être plus là pour récolter le fruit de "10-15 ans de dur travail" dixit Martinez, Hazard et De Bruyne n'ont que 27 ans et n'ont pas dit leur dernier mot. Tandis que leurs "petits frères" Michy Batshuayi (24 ans), Adnan Januzaj (23 ans) et Youri Tielemans (21 ans) sont prêts à reprendre le flambeau.

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