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OL-OM: six mois avec sursis pour l'auteur du jet de bouteille sur Payet

"Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête": l'auteur du jet de bouteille sur la tête de Dimitri Payet, qui a provoqué l'arrêt définitif du match OL-OM (L1) dimanche soir à Lyon, a été condamné mardi à six mois de prison avec sursis.

Le tribunal a assorti la peine d'une période de probation de trois ans et d'une interdiction d'accès au stade de l'Olympique lyonnais pendant cinq ans.

Poursuivi pour "violence volontaire avec arme par destination", il devra indemniser les parties civiles à hauteur d'un euro symbolique, réclamé par Dimitri Payet, l'Olympique de Marseille et la Ligue de football professionnel (LFP).

L'Olympique lyonnais, également partie civile, a obtenu un délai pour évaluer son préjudice lié à l'arrêt du match. La commission de discipline de la LFP a d'ores et déjà sanctionné le club lyonnais d'un match à huis clos à titre conservatoire.

"Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête, l'euphorie, je ne sais pas", a déclaré le prévenu, Wilfried Serriere, 32 ans, vêtu d'un maillot blanc du Bayern Munich sous un anorak bleu, sans parvenir à expliquer son geste.

Fan de l'OL depuis une quinzaine d'années, sans appartenir à un club de supporters, il a présenté des excuses au joueur marseillais, affirmant qu'il ne l'avait pas visé à la tête.

Il dit avoir ramassé la bouteille au sol, avant d'avoir eu l'idée soudaine de la jeter, au moment où le capitaine de l'OM s'apprêtait à tirer un corner. Sur les images diffusées à l'audience, on le voit rabaisser sa capuche avant de lancer la bouteille pleine de 50 centilitres.

- "Tolérance zéro" -

"Le monde du football a subi une recrudescence d'incidents et d'actes de violences", a déploré la procureure Béatrice Moure, qui avait requis six mois d'emprisonnement ferme contre le prévenu.

"Ce n'est pas le procès des supporters ou du football en tant que tel (...) Transformer ce stade en forteresse, avec des grilles, des filets, est-ce que c'est la valeur du sport qu'on doit transmettre à nos enfants ?", a ajouté la magistrate, martelant: "le risque zéro n'existe pas mais la tolérance zéro existe".

"La violence est consubstantielle de ce sport", a rétorqué en défense David Metaxas, pour qui le prévenu a agi par "un acte réflexe absolument stupide".

L'avocat a contesté la constitution de partie civile de la LFP et de l'OL, estimant que son client, livreur pour snack au revenu de 1.000 euros mensuel, ne devait pas "supporter la violence du football à lui seul".

"C'est la gestion de cette crise qui a aussi provoqué la médiatisation de cette affaire. Mon problème, c'est que la médiatisation retombe sur lui", a dit Me Metaxas.

- "La crainte sera là" -

"C'est pas de la bêtise, c'est de la folie, c'est grave", a plaidé Axel Daurat pour l'OM et Dimitri Payet. L'avocat marseillais a rappelé que le joueur avait été visé à plusieurs reprises ces derniers mois, avec des répercussions psychologiques "importantes".

"La crainte sera là à chaque fois qu'il posera un ballon pour un corner", a soutenu Me Daurat.

"Si ça continue comme ça, il va finir par y avoir un joueur dans un état grave", a lancé Benjamin Peyrelevade, avocat de la LFP.

Celui de l'OL a évoqué "les nombreux préjudices" subis du fait de l'arrêt de la rencontre -- demandes de remboursement des spectateurs, insultes reçues par le club et le huis clos imposé pour la prochaine rencontre (Lyon-Reims, le 1er décembre) --.

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