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Le PSG va-t-il casser le contrat d'Adrien Rabiot?

Après la rupture sportive, celle du contrat? Adrien Rabiot, mis à pied à titre conservatoire, est convoqué mercredi par la direction du Paris Saint-Germain. Un entretien préalable qui ne marquera pas forcément la fin de ce dossier empoisonné.

Qu'est-il reproché à Adrien Rabiot?

Le PSG a notifié au milieu de terrain de 23 ans sa mise à pied conservatoire, une procédure rare dans le foot, le 14 mars, date à partir de laquelle il est interdit d'accès aux installations du club, tout en continuant à toucher son salaire.

Selon L'Equipe, Rabiot a été sanctionné pour être sorti en boîte de nuit au soir de l'humiliante élimination dès les 8es de finale de Ligue des champions par Manchester United le 6 mars, mais aussi pour son "like" d'une vidéo sur les réseaux sociaux de Patrice Evra, qui célébrait la qualification des Anglais.

"Une mise à pied conservatoire, c'est une mesure rendue indispensable parce que l'attitude du salarié est de nature à porter un préjudice à son entreprise", explique à l'AFP l'avocat spécialisé en droit social Sylvain Niel, directeur associé chez Fidal.

Si cette procédure donne le coup d'envoi du match judiciaire, du côté sportif, le divorce a été acté en décembre, au moment de la mise à l'écart du joueur, après l'échec des négociations sur sa prolongation de contrat qui arrive à terme en juin.

Depuis, Rabiot a disparu des feuilles de match, et même du groupe pro tout court pendant quelques jours en janvier, lors d'un passage, contesté, avec la réserve.

Quelle suite à l'entretien?

L'entretien préalable va se passer entre la direction parisienne et Rabiot, qui peut être accompagné par un autre salarié du PSG, généralement un représentant du personnel. L'employeur va exposer ses griefs, et le joueur doit s'expliquer.

Cependant, il ne faut pas s'attendre à une décision dans la foulée: la loi exige un délai entre deux jours ouvrables et un mois pour notifier la sanction.

La plus grave que risque Rabiot est son licenciement, qui signifierait son départ immédiat du PSG à trois mois du terme de son contrat.

Un autre scénario lui serait plus favorable, en cas de blâme, d'avertissement, ou de mise à pied disciplinaire, limitée dans le temps et avec retenue de salaire, qui lui permettront de finir la saison avec le groupe.

Par contre, les amendes et autres sanctions pécuniaires sont interdites par la loi.

La fin de l'histoire?

S'il licencie Adrien Rabiot, le PSG n'aura pas pour autant tiré un trait sur ce dossier qui l'empoisonne depuis des semaines. Le joueur peut se défendre en saisissant la commission juridique de la Ligue ou le conseil des prud'hommes, lequel cas prolongerait le litige de plusieurs mois supplémentaires.

"C'est sûr que nous allons l'accompagner dans ses démarches. Mais c'est au joueur de décider", explique à l'AFP Philippe Piat, coprésident du syndicat des footballeurs professionnels (UNFP).

"Dans 99% des cas, cela se règle devant la Ligue", continue-t-il, citant le contre-exemple de Hatem Ben Arfa, qui s'oppose au PSG devant les prud'hommes.

Le débat se déplacera alors sur la justification du licenciement, cette "faute grave" à la nature si discutable.

"Le cas le plus classique (de faute grave), c'est le harcèlement, sexuel ou moral. C'est le vol au préjudice de l'entreprise. C'est l'établissement de fausses notes de frais. Ce sont des faits où il y a de la part du salarié une véritable intention de nuire à l'égard de l'entreprise", explique Me Niel.

"Le simple fait d'aller en boîte pour sa vie privée, même si on est un footballeur connu, ne constitue pas pour moi une faute suffisamment grave. C'est abusif", poursuit-il.

Le PSG peut aussi réintégrer Rabiot, et mettre en sourdine le dossier jusqu'à l'expiration du contrat fin juin... Mais à quel prix, en termes d'image pour les deux parties? "C'est une situation perdant-perdant", résume Bernard Caïazzo, président du syndicat Première Ligue regroupant les principaux clubs de Ligue 1.

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