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Qualifs Euro-2020: les Bleus entrevoient enfin le "King" Coman

Cette fois, il n'a pas raté le coche: Kingsley Coman, souvent malchanceux en Bleu et rarement laissé en paix par son corps, a enflammé de son envie et d'un doublé le Stade de France samedi contre l'Albanie (4-1), en faisant, le temps d'un match, oublier l'absence de Kylian Mbappé.

L'occasion était belle, l'ailier ne l'a pas ratée. Intenable sur les deux flancs de l'attaque des Bleus, le joueur du Bayern a allumé bon nombre de mèches dans la défense albanaise, complètement dépassée dès les premiers instants du match par la fougue de l'ancien Turinois.

Quand on connaît le passif du garçon chez les Bleus, on comprend mieux pourquoi il est arrivé sur la pelouse comme un mort de faim. Présent sur la feuille de match contre Andorre en juin, le Bavarois avait dû renoncer à la dernière minute en raison de "tensions musculaires". En mars, c'est 24 heures avant France-Islande qu'il avait déclaré forfait pour des douleurs au dos.

Deux occasions ratées de briller en Bleu, et une impression tenace installée dans l'esprit des observateurs d'une certaine fragilité physique, lui qui a connu depuis deux ans de multiples pépins de santé, se montrant incapable de disputer une saison pleine.

- "Beaucoup de blessures" -

Dans quelle forme sera-t-il ? C'est sans doute la question que le staff de l'équipe de France s'est à nouveau posée en convoquant le joueur du Bayern Munich, âgé de 23 ans. "Il a eu beaucoup de blessures jusqu'à maintenant, il faut le gérer mais quand il est en pleine possession de ses moyens c'est un joueur très intéressant", expliquait d'ailleurs Didier Deschamps vendredi pour justifier son choix.

Avec les absences sur blessure de Mbappé et d'Ousmane Dembélé, le natif de Paris a logiquement eu sa chance. Il s'en est emparé avec une envie folle. Débordements, accélérations, centres... A droite, un peu à gauche, en décrochage aussi, on a vu du Coman dans tous les coins.

C'est lui qui suscite les premiers hurlements du Stade de France dès la 3e minute. C'est lui qui le fait chavirer une première fois en concluant victorieusement un caviar de Raphaël Varane (8e). C'est lui aussi qui le fait saliver de bonheur sur une succession de passements de jambes rapides (55e). C'est lui, enfin, qui parachève le festival à Saint-Denis en terminant un superbe mouvement collectif pour le troisième but Bleu (68e).

"Il faut faire en sorte qu'il ne lui arrive rien sur le plan athlétique. Mais quand il est comme ça, c'est difficile pour les adversaire", a apprécié Deschamps après la rencontre, là où le joueur a simplement souligné "un gros match" mais préféré tempérer les ardeurs.

"Je suis professionnel et je sais que ce n'est qu'un match. Tant mieux s'il s'est bien passé, mais il reste un match mardi et une saison derrière", a-t-il glissé.

- L'efficacité en plus -

En 90 minutes, Coman a déjà mis deux fois plus de buts que lors de ses 17 premières sélections (un seul but, en mars 2016 dès sa troisième sélection). Et il l'a fait en ne tirant que deux fois au but: l'efficacité même.

"Son match est plus à l'image de ce qu'il fait depuis un an avec le Bayern parce qu'il est plus efficace, plus attiré par le but", s'est enthousiasmé le sélectionneur, qui aura par ailleurs également pu apprécier samedi le travail défensif de son ailier, pas dans l'économie pour revenir bloquer les relances albanaises.

"Ici, il y a moins d'opportunités et quand on les a, il faut très bien les saisir", confiait l'ancien joueur du PSG à L'Equipe dans la semaine, confiant sur le fait que son "heure arrivera".

A écouter les "Coman, Coman, Coman" du Stade de France lors du remplacement de l'homme du soir par Jonathan Ikoné à la 77e minute, aucun doute possible, pour les fans, son heure est arrivée.

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