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Real Madrid: le chantier titanesque qui attend Benitez

Après un printemps sans trophée, tout est à rebâtir au Real Madrid, où le nouvel entraîneur Rafael Benitez doit édifier une équipe séduisante et faire oublier son prédécesseur Carlo Ancelotti, vainqueur de la Ligue des champions dès sa première saison en 2014.

Arrivé les larmes aux yeux dans son club de coeur début juin, Benitez a été vite contraint de sortir son mouchoir et de se retrousser les manches. Car l'ancien joueur (1974-1981) et entraîneur (1993-1995) du Real Madrid Castilla, la réserve du club, sait que son bilan sera comparé à l'aune de celui d'Ancelotti. En deux saisons à Madrid (2013-2015), l'Italien a gagné l'affection du public en remportant dès sa première année la tant attendue "Decima", la dixième C1 de l'histoire du club, ainsi qu'une Coupe du Roi. Et sa gestion tout en rondeur lui a valu le soutien affiché du vestiaire.

Benitez, lui, a été raisonnablement applaudi pour ses débuts au stade Bernabeu mardi en match amical contre Galatasaray (2-1) mais il sait que l'état de grâce ne durera pas. Seule issue: glaner des trophées et éclipser le FC Barcelone, auteur d'un somptueux triplé Liga-Coupe-Ligue des champions au printemps. "J'espère que nous gagnerons des titres et que l'équipe jouera bien", avait lancé Benitez (55 ans) lors de sa présentation, promettant "du travail, de l'implication". Il lui en faudra, car depuis ses deux titres de champion d'Espagne avec Valence (2002, 2004), aucune des quatre équipes qu'il a dirigées par la suite n'a remporté de championnat.


Le jeu: mieux défendre, rester d'attaque

Si l'équipe d'Ancelotti a emballé l'Europe par son jeu offensif, avec notamment 22 victoires d'affilée (nouveau record espagnol) à l'automne 2014, l'arrière-garde montrait parfois des lacunes et l'équipe un grave manque d'équilibre. D'où l'ambition affichée par Benitez de mettre sur pied "un Real qui attaque aussi bien que ces dernières années et qui défende un petit peu mieux".

Au vu de la campagne de préparation des Madrilènes, le second objectif semble atteint... mais au détriment de l'animation offensive: Cristiano Ronaldo et Gareth Bale ont été maladroits contre Galatasaray et Karim Benzema, en phase de reprise, est incertain pour la première journée de Liga dimanche contre le Sporting Gijon (18h30 GMT). "Nous avons beaucoup de marge de progression", a reconnu Benitez, qui va devoir vite se débarrasser de son image d'entraîneur plutôt frileux.


Les joueurs: entre diamants et pépites

Même si, contre toute attente, le Real n'a effectué aucun recrutement "galactique" cet été, Benitez dispose d'un effectif riche en stars confirmées et en jeunes pousses. Cela doit lui permettre de mieux faire tourner l'équipe que ne le faisait Ancelotti et de faire progresser les jeunes pépites, comme la recrue croate Mateo Kovacic, l'explosif attaquant Jesé ou encore les prometteurs Denis Cheryshev, Casemiro et Lucas Vazquez.

Mais l'entraîneur madrilène devra aussi couver les diamants de l'effectif. Si Benitez a déclaré dans le quotidien espagnol El Pais souhaiter que Benzema "dépasse la barre des 20-25 buts", c'est surtout avec Bale que le chantier s'annonce immense. Le Gallois, arrivé à Madrid en 2013 pour 91 M EUR, a revendiqué de jouer dans l'axe et non sur l'aile droite, où ses statistiques ne décollaient pas. Et Benitez semble s'attacher à le satisfaire, ce qui pourrait créer des tensions, notamment vis-à-vis de la star Cristiano Ronaldo. L'entraîneur a d'ailleurs eu la mauvaise idée de ne pas qualifier publiquement le Portugais de "meilleur joueur du monde", une habituelle figure imposée au Real, avant de devoir rétropédaler...

Enfin, de multiples choix doivent être faits: entre Isco et James Rodriguez dans l'entrejeu, entre Kiko Casilla et Keylor Navas dans la cage, entre Dani Carvajal et Danilo comme latéral droit, ou encore entre Pepe et Raphaël Varane en charnière centrale. Bref, le chantier ne fait que démarrer pour Benitez.

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