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Soupçons de corruption pour l'attribution de la Coupe du monde au Qatar: l'enquête se poursuit en France

En France, la justice s'interroge sur les conditions d'attribution du Mondial-2022 au Qatar avec, au cœur du dossier, un déjeuner à l'Élysée autour du président de l'époque, Nicolas Sarkozy, Michel Platini et deux hauts dirigeants qataris.

Après une enquête préliminaire menée pendant trois ans, le parquet national financier (PNF) a confié en 2019 à un juge d'instruction les investigations pour "corruption active et passive", "recel" et "blanchiment".

Un déjeuner organisé à l'Élysée, le 23 novembre 2010 est au cœur des soupçons: autour de Nicolas Sarkozy étaient réunis Michel Platini, alors patron de l'UEFA, le prince héritier du Qatar Tamim ben Hamad al Thani - devenu depuis émir - et Hamad ben Jassem al Thani, premier ministre qatari de l'époque.

Neuf jours plus tard, le 2 décembre 2010, le pays du golfe était désigné pour accueillir la Coupe du monde en 2022 avec le soutien, au dernier moment, de Michel Platini.

Six mois après, en mai 2011, le Paris Saint-Germain (PSG) avait été racheté par le fonds Qatar Sports Investments (QSI) pour 76 millions d'euros à Colony Capital. Le représentant en France de ce fonds d'investissement américain était Sébastien Bazin, homme d'affaires proche de Nicolas Sarkozy.

Et fin 2011, le fils de l'ancien capitaine des Bleus, Laurent Platini, avait été recruté comme directeur général provisoire de l'équipementier qatari Burrda Sport, filiale de QSI.

Aucune mise en examen

La justice se demande si cette embauche constituait une contrepartie au vote de son père en faveur du Qatar. Le triple Ballon d'or, 66 ans aujourd'hui, avait réfuté "totalement ces allégations" par le biais de son entourage.

Dans une note datée du 28 avril 2011 et révélée par Mediapart fin 2020, la vente du PSG au fonds souverain QSI est évoquée avec une répartition prévue du capital. Le document, saisi en juin 2019 dans les locaux de Colony Capital à Paris, mentionne aussi le montant d'un salaire devant être versé à Laurent Platini, le fils de Michel.

Michel Platini, également vice-président de la Fifa au moment de cette attribution critiquée, a toujours réfuté une influence de Nicolas Sarkozy sur son soutien à la monarchie du Golfe.

Il avait été placé en garde à vue en juin 2019 à l'office anti-corruption (OCLCIFF), comme Sophie Dion, conseillère technique chargée des sports du président Sarkozy.

L'ex-secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, lui, avait été entendu en audition libre.

Les investigations se poursuivent et aucune inculpation n'a été prononcée, selon deux sources proches du dossier. Laurent Platini n'a pas été entendu par les enquêteurs, selon l'une d'elles.

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