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Sponsor maillot: loin des terrains, une victoire pour le PSG

"Un jour historique!", s'est réjoui Nasser Al-Khelaïfi. Le Paris SG et le groupe Accor ont publié vendredi les bans de leur contrat maillot de trois ans renouvelable, qui doit faire entrer le club dans la cour des très grands d'Europe.

Le logo d'ALL, le nouveau programme de fidélité du groupe hôtelier, apparaîtra à partir de la saison prochaine, sur la tenue de Neymar et Kylian Mbappé, à la place de la compagnie aérienne Emirates, qui se retire après 13 ans de présence.

"Aujourd'hui est un jour historique pour le club", a expliqué le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi.

Le "transfert" n'est pas le plus attendu des supporters mais relève d'une importance cruciale pour le champion de France. Avec Accor, le PSG estime avoir intégré le "top 4 des meilleurs contrats européens", selon une source proche du club.

Soit un revenu compris entre les 55 millions d'euros annuels, payés par le manufacturier de pneumatiques Yokohama à Chelsea, et les 70 M EUR touchés par le Real Madrid d'Emirates, bien au-dessus des 20 à 25 M EUR que rapporte le contrat actuel.

"C'est très bien pour le club et pour eux. C'est le +deal+ le plus important que nous avons conclu jusque-là. Ils sont satisfaits, nous sommes satisfaits", a déclaré à l'AFP le dirigeant qatarien. "C'est sûr que le montant est complètement différent et qu'il va permettre au club d'augmenter ses revenus."

-"Beaucoup d'argent"-

"Ce n'est pas cher mais c'est beaucoup d'argent", lui a répondu en écho le PDG d'Accor Sébastien Bazin.

Au-dessus de leur pile de dossiers chauds, les dirigeants parisiens n'ont pas eu à chercher loin: des 200 entreprises sollicitées au départ, c'est Accor qui a décroché le gros lot - le siège social du sixième groupe hôtelier mondial, qui représente un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros en 2017, n'est qu'à deux kilomètres du Parc des Princes, à Issy-les-Moulineaux...

Mais leur proximité ne s'arrête pas là. Le PDG d'Accor Sébastien Bazin a présidé le PSG entre février et septembre 2009, puis organisé la cession du club à l'actuel propriétaire qatarien QSI en 2011 en tant que dirigeant du fonds d'investissement Colony Capital.

Au conseil d'administration de l'entreprise française figure également, depuis 2017, Nicolas Sarkozy, un habitué de la corbeille du Parc. Supporter revendiqué du PSG, l'ancien président de la République avait joué l'intermédiaire entre Bazin et QSI au moment de la vente du club.

- Des chambres au Parc ? -

Enfin, le fonds souverain du Qatar (QIA) est l'un des principaux actionnaires d'Accor, avec 10,44% des parts au 31 décembre 2018... La connexion qatarienne? "Nous n'avons jamais été discutés avec aucun des actionnaires d'Accor. Ce n'est pas leur rôle de décider à la place du management", a répondu Bazin.

Au-delà de ces liens, ce deal était une question de survie pour le PSG: il doit augmenter ses revenus s'il doit satisfaire aux exigences du fair-play financier (FPF) de l'UEFA, qui enquête depuis septembre 2018 sur ses comptes après le fastidieux été à plus de 400 M EUR pour recruter Neymar et Mbappé.

En unissant ses forces au groupe aux 4.800 hôtels, le PSG qui ambitionne de devenir une marque globale, espère atteindre de nouveaux marchés, "en Asie, l'Amérique du nord, l'Amérique latine, l'Europe..." énumère Al-Khelaïfi, et automatiquement générer de nouveaux revenus et respirer sur le plan du FPF.

"On peut vendre nos produits dans les hôtels, diffuser PSG TV (la chaîne du club) dans les chambres. On peut créer des packages pour les fans en déplacement, des camps d'entraînement dans leurs +resorts+ l'été, l'hiver ou tout le long de l'année", liste le président du PSG. "Imaginez des chambres au Parc. Accor peut exploiter les espaces de +lounge+ au stade, créer des hôtels temporaires sur la pelouse ou derrière les buts." Paris veut jouer sur tous les terrains.

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