Partager:
Le Havre a été sacré champion de France de Ligue 2 vendredi et retrouvera la Ligue 1 la saison prochaine 14 ans après lors d'une 38e et dernière journée chaotique, marquée par l'arrêt du match Bordeaux-Rodez.
Au stade Matmut Atlantique, alors que Rodez venait d'ouvrir la marque (22e), le buteur Lucas Buades a été bousculé par un intrus entré sur la pelouse. "Les éléments sont probants, le joueur ne peut reprendre la rencontre puisque commotionné. Nous avons respecté le règlement, à savoir que le match ne reprendra pas", a déclaré l'arbitre du match Nicolas Rainville en conférence de presse, alors que les Girondins, troisièmes avant cette ultime journée, jouaient pour une possible remontée en Ligue 1.
La situation est critique pour les Girondins qui, dans l'attente d'une réunion de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) lundi, semblent se diriger vers une nouvelle saison en Ligue 2. Le second promu avec Le Havre n'est pas officiellement connu, mais le FC Metz, qui s'est imposé à domicile contre Bastia (3-2) a quasiment validé son ticket après l'incident de Bordeaux. Le stade Saint-Symphorien ne s'y est d'ailleurs pas trompé en fêtant longuement son équipe à la fin du match.
Pour l'heure Le Havre termine en tête avec trois points d'avance sur Metz, et Bordeaux reste troisième à trois longueurs du club lorrain.
Dans son stade Océane, Le Havre a marqué dès la 11e minute sur sa première offensive par Josue Casimir de la tête. Autre scène de chaos, le terrain a été envahi dans les dernières secondes du match, et l'arbitre à dû interrompre la rencontre, le temps que les supporters évacuent la pelouse. Le match a repris très brièvement mais sans les Dijonnais, restés au vestiaire et l'arbitre a enfin délivré les Normands.
Mais l'entraîneur havrais Luka Elsner était furieux après cette incursion malvenue de supporters trop enthousiastes qui ont failli gâcher la fête. "C'est 11 mois de travail acharné, on ne savait pas trop où on allait et finir en apothéose à la maison", a expliqué à la fin du match le technicien slovène, pour qui les joueurs ont "mérité de savourer" la montée.
"C'est juste incroyable, on vit un rêve. C'est un groupe extraordinaire, qui a tellement de ressources, tellement de forces", a-t-il ajouté.
"Pantalonnade"
Dans la nuit, le DFCO a annoncé sur son site internet le dépôt d'une réserve "suite aux incidents de fin de match, faisant état de joueurs "en insécurité". L'issue de cette réclamation ne changera rien au sort du club, de toute façon relégué en National. Après la rencontre, l'entraîneur dijonnais Pascal Dupraz a fustigé une "pantalonnade" et un arbitrage "pas impartial". "On ne nous a pas respectés de la première à la dernière minute, qu'on soit sur le terrain ou pas ça ne change rien", a-t-il déploré, ajoutant que ses joueurs étaient "choqués".
Quant à l'incident à Bordeaux, il a également pris une dimension politique. Sur Twitter, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera a "salué la décision ferme" de la LFP d'arrêter la rencontre, affirmant qu'elle serait "très attentive aux sanctions qui seront prises par les instances et par la justice".
L'arrêt du match laisse également planer une incertitude en bas de classement puisque Rodez jouait son maintien. Seule certitude vendredi soir, Dijon (18e) accompagnera Nîmes (19e) et Niort (20e) en National. Selon la décision de la Ligue nationale concernant le match de Rodez à Bordeaux, Annecy pourrait être le quatrième relégué et Rodez sauvé.