Accueil Sport

"Monsieur 54%": l’édito d’Emiliano Bonfigli

Neymar ne disputera donc pas le huitième de finale face à son ancien club, le FC Barcelone. La faute à une blessure, une de plus, au moment d’aborder le sprint final de la Ligue des Champions. La déception est immense : le duel face à Messi n’aura donc pas lieu… Mais est ce vraiment une surprise ?

Un chiffre illustre bien l’apport de Neymar au PSG : 54%. Depuis qu’il est arrivé à Paris, en août 2017, le Brésilien n’a participé qu’à 54% des matchs du PSG. Famélique ! Et très cher payé le montant de transfert (222 millions d’indemnités). A 29 ans, la question est légitime, et même inquiétante : quelle place laissera Neymar dans l’histoire du jeu ? Dans la tête des passionnés, ses dribbles et ses passements de jambes côtoient le ridicule de ses roulades et simulations. Entendons-nous bien : Neymar est un fabuleux joueur, à la technique raffinée et au talent indiscutable. Mais il n’est pas (encore ?) de la race des seigneurs de ce sport. Alors qu’ils sont plus âgés, Messi et Cristiano Ronaldo mènent une vie de très grand sportif de haut niveau, dédiée uniquement à la performance. Chaque choix posé par ces deux immenses joueurs n’a comme but que de les rendre meilleurs sur le terrain. Neymar, lui, l’a claironné haut et fort il y a quelques semaines : « Je ne renoncerai jamais à la fête ». C’est son choix. De carrière et de vie. Et en cela, ce n’est pas forcément critiquable. Mais faut il dès lors s’étonner que chaque année, à la même période (qui coïncide avec son anniversaire), il multiplie les blessures. En 2018, il avait manqué le match retour des huitièmes de finale face au Real Madrid. En 2019, le PSG était éliminé par Manchester United sans Neymar, impuissant sur ses béquilles. Cette année, ce sera donc sans lui face au Barca. Simple malchance ? Je n’y crois pas. Avec une hygiène de vie à la hauteur de son talent, Neymar aurait déjà remporté un ballon d’Or et fait taire toutes les critiques qui s’abattent sur lui. « Je ne renoncerai jamais à la fête ». Comme un mantra. Comme un aveu de faiblesse. Comme tant d’autres joueurs fantastiques avant lui. Je pense notamment à un certain Ronaldinho. Lui aussi noceur invétéré. Lui aussi joueur incomparable. Mais bien qu’amateur de tous les plaisirs de la vie, Ronaldinho avait également remporté une Coupe du Monde et un Ballon d’Or. A certains moments, il avait posé les choix du champion. A 29 ans, quelle place laissera Neymar dans l’histoire du jeu ? S’il peut encore rattraper le temps perdu, il ne lui en reste cependant pas beaucoup. Les supporters parisiens, eux, s’impatientent. Comme on les comprend.

À lire aussi

Sélectionné pour vous