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C1: les 100 jours de Pochettino au PSG, de sommets en crevasses

Entre exploits retentissants et "accidents" spectaculaires, les 100 premiers jours de Mauricio Pochettino à la tête du Paris Saint-Germain ont été très contrastés. Et au 101e, mardi, il peut éliminer le Bayern Munich de la Ligue des champions.

- Ce qu'en dit "Poche" -

"Nous sommes très content de ces trois mois, nous avons pu connaître ce club, que je retrouvais des années après, de l'intérieur. Je suis heureux des joueurs et des structures", a lancé le technicien argentin.

"C'est normal qu'après trois mois on soit encore irrégulier, la régularité vient au cours d'une saison entière, pas au bout de trois mois. Je l'ai dit dès mon arrivée (le 2 janvier, NDLR): il faut optimiser l'équipe, avec les structures existantes."

"Il a fallu gérer la forme des uns et des autres tout en obtenant des résultats, parce que le PSG est un club qui doit toujours gagner."

"Ça a l'air d'être une excuse, mais tout staff a besoin de temps de travail pour imposer ses idées, et cette possibilité est courte. Mais nous essaierons d'optimiser le temps que nous avons."

- Pas de révolution, juste des réformes -

Selon cette idée d'optimisation, il n'a pas tout changé tactiquement mais a procédé à des ajustements.

Luis Fernandez, seul entraîneur français à avoir remporté une Coupe d'Europe avec un club français (la C2 avec le PSG en 1996), met en avant pour l'AFP les trouvailles de "Poche".

"Il tente des choses: ce Verratti-là, c'est réussi, ce Mbappé-là à Munich, c'est réussi, il a redonné confiance à Danilo et Gueye, on sent qu'ils ont refait surface. Abdou Diallo aussi, et ça, c'est son travail", énumère l'ancien capitaine puis entraîneur du PSG, désormais consultant de beIN Sports.

Fernandez, qui a été l'entraîneur de Pochettino au PSG entre 2001 et 2003, apprécie particulièrement le positionnement de Marco Verratti "plus haut quand Neymar n'est pas là" et celui de Mbappé en pointe à Munich.

Pour lui, l'Argentin a su exploiter "la seule petite faiblesse du Bayern: une certaine lenteur de la charnière centrale. Face à ce manque de vitesse, il leur met un attaquant qui va leur faire mal: Kylian. C'est la lecture d'un match et d'un adversaire."

- Des matches références... et des crashes -

En 22 matches, "Poche" a signé 16 victoires, 2 nuls et 4 défaites, assez infamantes pour une équipe du niveau du PSG: à Lorient (3-2) - qui lutte contre la relégation - et plus alarmant en vue du retour mardi à domicile, lors des trois derniers matches à domicile en Ligue 1: contre Monaco (2-0) et Lille (1-0), des rivaux directs pour le titre, et contre un autre candidat au maintien, Nantes (2-1).

Avec ces trois revers de rang au Parc des Princes, Pochettino a battu un mauvais record de l'ère qatarienne.

Résultat, Paris n'est que deuxième du Championnat, à trois longueurs de Lille, quand il avait l'habitude d'évoluer sereinement en tête du championnat à pareille époque.

Mais son équipe a aussi réussi trois performances majuscules: elle a dynamité le Barça (4-1), donné une leçon de foot à Lyon pendant une heure (4-2) et vient de piéger tactiquement le Bayern à Munich (3-2) avec un mélange de sens du sacrifice et de génie individuel, en quarts de finale aller de la Ligue des champions, dont le retour se joue mardi.

- Toujours dans l'urgence -

Comme Pochettino le dit lui-même, le PSG a beaucoup enchaîné ces derniers temps.

"Travailler, il ne peut pas", résume Luis Fernandez. La "patte" Pochettino, "ce sera l'année prochaine si ce n'est pas cette année".

"Il faut tenir compte du fait qu'il a pris le projet en cours, il y a eu pas mal de garçons blessés, Neymar absent presque six semaines, des cas de Covid...", plaide le champion d'Europe 1984.

"Il faudra le juger quand il commencera une saison, quand il aura fait une préparation et choisi son groupe."

Devoir cravacher en L1, "ça se partage avec Thomas Tuchel, qui était là avant", ajoute "Luis", sans toutefois "chercher des excuses, car le PSG a le meilleur effectif et les moyens pour être supérieur" en Ligue 1.

"Mauricio est excellentissime sur l'humain, joueur il avait déjà cette qualité, et il a un ADN de travailleur et de compétiteur", estime-t-il.

"J'espère qu'il va réussir a amener le PSG en finale de Ligue des champions", souhaite Fernandez pour les 100 jours d'après.

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