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C1: les critiques sur Mbappé ne sont "pas correctes", dit Ceferin (à l'AFP)

Les critiques visant le Paris SG et Kylian Mbappé, qui a rejeté l'offre du Real Madrid, ne sont "pas correctes", a déclaré vendredi à l'AFP Aleksander Ceferin, président de l'UEFA, défendant l'affirmation de nouvelles puissances en Ligue des champions avant la finale Liverpool-Real samedi.

Q: Pour l'entraîneur du Real Carlo Ancelotti, la finale de C1 est le match "le plus important du football mondial". Qu'en dites-vous ?

R: "Je pense que c'est le plus grand événement unique de sport dans le monde (c'est-à dire hors Jeux olympiques et Coupes du monde, NDLR). Le seul problème à Paris, c'est que tout le monde veut venir, donc on a dû restreindre les billets. Certaines célébrités avaient dans l'idée de recevoir 15 billets, ce genre de choses, on a dû refuser."

Q: Après le retrait de l'organisation à Saint-Pétersbourg en raison de l'invasion russe de l'Ukraine, comment avez-vous choisi de réattribuer la finale à Paris ?

R: "Il n'y a pas beaucoup d'endroits avec les bonnes infrastructures, les hôtels, les aéroports... Il m'est venu à l'esprit que Paris pourrait être un bon choix, parce que la ville n'avait pas accueilli la finale depuis longtemps (2006) et parce qu'il est symbolique que cet événement soit organisé dans la capitale du pays qui préside actuellement le Conseil de l'Union européenne... Nous avons contacté les services du président Emmanuel Macron parce que nous voulions avoir le soutien du gouvernement (...), et le soutien a été immédiat."

Q: N'est-il pas paradoxal de retrouver en finale le Real Madrid et Liverpool, deux clubs engagés en 2021 dans l'éphémère projet dissident de Super Ligue ?

R: "Ce non-projet est oublié. J'avais même oublié que Liverpool en faisait partie, tout ça a été si rapide, en deux jours c'était fini (la majeure partie des clubs dissidents ont renoncé en 48h face au tollé général, NDLR). Quant au Real Madrid, il mérite d'être en finale. Vous pouvez me croire ou non, je n'ai vraiment pas de préférence sur qui gagnera la finale. Je pense que la meilleure équipe doit l'emporter et cela montre combien notre compétition est propre."

Q: Comment éviter que quatre ou cinq grands clubs monopolisent la Ligue des champions ?

R: "Cela n'arrive pas, mis à part quand le Real Madrid a gagné trois années d'affilée (2016 à 2018). Nous avons eu Villarreal cette année, nous avons toujours de petites équipes, au moins en demi-finales. Mais de nombreux championnats nationaux ont les mêmes clubs vainqueurs depuis des décennies (et se qualifient pour la C1, NDLR). Donc c'est difficile de pointer du doigt l'UEFA."

Q: Pourquoi avoir revu le format éprouvé de la Ligue des champions, avec un mini-championnat pour remplacer la phase de poules en 2024 ?

R: "Cela fonctionne très bien, mais pourquoi ne pas la rendre encore plus intéressante ? (...) Pour moi, rien ne va changer avec ce changement de système. Ce serait plus facile de ne rien faire, de rester assis et de profiter du jeu. Mais je pense que c'est un très bon format et vous le verrez à l'avenir."

Q: Comprenez-vous les critiques visant le Paris SG après la prolongation de contrat de Kylian Mbappé, le président de la Liga espagnole Javier Tebas dénonçant une distorsion de concurrence et parlant d'"insulte pour le football" ?

R: "Je suis absolument en désaccord (avec lui). Il y a, de toute façon, trop d'insultes dans le football, et je pense que chaque Ligue devrait s'occuper de ses propres affaires. Pour moi, il n'est pas correct qu'une Ligue en critique une autre. De ce que je sais, l'offre du Real pour Mbappé était similaire à celle du PSG. Après, si c'est viable (financièrement), nous avons des comités pour trancher cela. (...) Les choses changent! On ne peut pas dire: +Je suis un club traditionnel, je dois gagner à vie+. Les choses changent et quiconque obéit aux règles est le bienvenu."

Q: L'UEFA a exclu la Russie et les clubs russes de ses compétitions. Quel scénario vous pousserait à lever cette mise au ban ?

R: "Cette exclusion a été prononcée jusqu'à nouvel ordre. (...) On peut juste espérer que cette folie s'arrêtera le plus tôt possible et seulement à ce moment-là, nous pourrons commencer à penser à faire quelque chose."

Q: Certains pays membres de l'UEFA, très critiques sur la question des droits humains, ont appelé au boycott du Mondial-2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre). Comptez-vous y assister ?

R: "J'irai, bien sûr, car les équipes européennes jouent. (...) Je ne pense pas que le boycott soit la bonne solution. Beaucoup de choses ont été accomplies, de ce que j'en sais. C'est plutôt un sujet pour la Fifa, que je connais principalement au travers des médias. Mais pour moi, le boycott n'est jamais la bonne approche."

Propos recueillis par Andy SCOTT et Jean DÉCOTTE.

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