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C1: Manchester City en demies, pourquoi Paris peut se méfier

Après Barcelone, après le Bayern Munich, Paris pensait peut-être avoir fait le plus dur. Mais c'est maintenant Manchester City qui se dresse sur sa route en demi-finales de Ligue des champions (28 avril-4 mai). Et le PSG a toutes les raisons de se méfier.

- Parce que c'est un mauvais souvenir -

Cinq ans se sont écoulés depuis la dernière confrontation des deux équipes, en quarts de l'édition 2015-2016. A l'époque, le duel avait tourné à l'avantage des Citizens, accrocheurs à l'aller au Parc des princes (2-2), et guère inquiétés au retour par l'expérimentation malvenue d'une défense à trois signée Laurent Blanc, alors entraîneur du PSG (1-0).

Quelques joueurs de cette époque sont encore présents: Angel Di Maria et Marquinhos côté PSG, et Kevin De Bruyne côté mancunien, alors auteur de deux des trois buts de son équipe, dont une frappe lointaine imparable au match retour, synonyme de première demi-finale de C1 de l'histoire de City.

Bref, il y aura de la revanche dans l'air fin avril... mais cela tombe bien car Paris vient tour à tour de chasser ses vieux fantômes: le PSG a réglé ses comptes avec Manchester United (3-1 en poules), son bourreau lors du fameux "come-back" de 2019, puis avec le FC Barcelone (4-1, 1-1 en huitièmes), son tourmenteur lors de la célèbre "remontada" de 2017, et enfin avec le Bayern, tombeur des Parisiens en finale l'été dernier (1-0).

Quant à son entraîneur parisien Mauricio Pochettino, il garde un bon souvenir de sa dernière confrontation européenne avec le Manchester City de Pep Guardiola: en 2019, son équipe de Tottenham avait dompté les Mancuniens lors d'un quart de finale haletant (1-0, 3-4), jusqu'à atteindre la finale cette année-là.

- Parce que City vise un quadruplé fou -

Si City avait buté trois fois d'affilée en quarts de finale ces dernières années, le club croit en son étoile dans une fin de saison où il peut signer un incroyable quadruplé, jamais réussi dans l'histoire du football anglais.

Probable future champion d'Angleterre (11 points d'avance sur Manchester United), demi-finaliste de la Cup (ce samedi contre Chelsea), finaliste de la Coupe de la Ligue anglaise (le 25 avril contre Tottenham) et qualifié mercredi en C1 aux dépens de Dortmund (2-1, 2-1), Manchester City récite son football cette saison.

La formation de Pep Guardiola semble même plus équilibrée que ces dernières années. Le renouvellement de la charnière centrale, avec l'arrivée de Ruben Dias et la prise d'assurance de John Stones, ont fortement contribué à stabiliser une structure défensive qui n'avait jamais été son point fort, comme lors de l'élimination européenne contre Lyon la saison dernière (3-1).

Depuis l'automne, Manchester City a terrassé la majeure partie de ses adversaires, avec notamment une série éblouissante de 21 victoires consécutives toutes compétitions confondues. Les deux défaites contre Manchester United (0-2, le 7 mars) et Leeds (1-2, le 10 avril) ne constituent pas de réels motifs d'inquiétudes.

Et l'animation du jeu, avec Rodri et Gündogan en gros travailleurs du milieu, De Bruyne en éclaireur et Foden en provocateur, ne semble pas montrer de réelle baisse de régime.

- Parce que Guardiola reste Guardiola -

L'année 2020 a été particulièrement difficile pour l'entraîneur catalan, battu par l'entraîneur de Liverpool Jürgen Klopp dans la course au titre de champion d'Angleterre, surpris par l'OL en Ligue des champions, et par ailleurs endeuillé par le décès de sa mère des suites du coronavirus.

Le retour des très bonnes performances de Manchester City, en novembre, a précisément coïncidé avec la signature d'un nouveau contrat pour Guardiola, qui était en suspens depuis plusieurs mois.

"Pep" a fêté son cinquantième anniversaire au mois de janvier et s'impose toujours comme l'un des plus grands tacticiens actuels. Sa détermination est décuplée par la possibilité de remporter enfin la Ligue des champions avec City, l'objectif suprême pour lequel il a été recruté.

Et même si Guardiola n'a pas disputé une finale de C1 depuis son deuxième et dernier sacre sur le banc de Barcelone (2009, 2011), le Catalan sait qu'il peut écrire la légende de Manchester City: "Ce n'est que la deuxième fois que ce club arrive en demi-finale, on n'a pas une très grande histoire, mais on commence à la construire", a-t-il prévenu mercredi.

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