Accueil Sport

C1, Super Ligue et représailles: l'UEFA face aux "serpents"

Le président de l'UEFA Aleksander Ceferin a riposté lundi au projet de Super Ligue privée lancée dans la nuit par douze clubs de football dissidents, juste avant qu'il n'officialise la réforme de sa Ligue des champions après 2024.

Voici les principales déclarations de sa conférence de presse.

- Un "crachat au visage" -

L'avocat slovène a qualifié la Super Ligue de "proposition honteuse et égoïste de quelques clubs uniquement guidés par l'avidité".

"Comment pouvez-vous voir vos supporteurs protester, et n'en avoir rien à faire ? Vous êtes déjà plein d'argent de toute façon - vous n'êtes pas pauvre !-, mais vous en voulez encore et encore. J'en ai assez que les clubs de foot soient des actifs financiers".

"C'est un crachat au visage des amoureux du football. Nous ne les laisserons pas nous le prendre", a-t-il promis, doutant de l'avenir de ce projet "fantomatique" de championnat européen semi-fermé.

"Va-t-il se matérialiser ? Je ne pense pas qu'un communiqué de presse suffise", a-t-il lancé.

- Trahi par les "serpents" -

"J'ai vu beaucoup de choses dans ma vie. J'ai été avocat pénaliste pendant vingt ans, mais je n'ai jamais vu des gens comme ça (...) Nous devions être naïfs, en ignorant que nous avions des serpents près de nous: maintenant, nous le savons".

"Commençons par Ed Woodward (directeur général de Manchester United, l'un des clubs frondeurs, ndlr): il m'a appelé jeudi soir pour me dire qu'il était très satisfait et soutenait pleinement la réforme" de la C1, a raconté M. Ceferin.

"Tout ce dont il voulait discuter était le fair play financier, quand visiblement il avait déjà signé autre chose", a-t-il poursuivi.

Mais les mots les plus durs ont été pour le patron de la Juventus Turin, Andrea Agnelli, "la plus grande déception de tous", membre jusqu'à cette nuit du comité exécutif de l'UEFA et proche de Ceferin, le parrain de sa fille.

"Je n'ai jamais vu une personne mentir aussi fréquemment et avec une telle persistence. C'est incroyable. J'ai discuté avec lui samedi après-midi. Il m'a dit +ne t'inquiète pas, ce sont des rumeurs, je t'appelle dans une heure+, puis il a éteint son téléphone".

- Représailles -

S'il est "trop tôt" pour préciser quelles actions légales engagera l'UEFA, l'instance consultera mardi ses conseillers juridiques, a annoncé Aleksander Ceferin.

Mais d'ores et déjà, "les joueurs qui disputeront la Super Ligue seront bannis de la Coupe du monde et de l'Euro. Ils ne seront pas autorisés à représenter leurs sélections nationales".

Aleksander Ceferin assure disposer du soutien du patron de la Fifa Gianni Infantino, qui devrait "fortement condamner le projet" dans une allocution mardi.

Par ailleurs, l'UEFA "est en contact avec les ligues domestiques", qui pourraient décider d'exclure les clubs frondeurs: si le championnat ne qualifie pas pour la Super Ligue, "pensez-vous qu'ils le disputeront sérieusement ? Non, ils mettront une équipe B, C ou D, parce qu'ils s'en moqueront".

- La future C1 sur les rails -

L'UEFA a officialisé lundi le nouveau format de la Ligue des champions après 2024, prévoyant le passage de 32 à 36 clubs et un remodelage radical de la phase de poules.

Cette réforme "va permettre une viabilité, une prospérité et une croissance à long terme pour tous dans le football européen - et pas juste un petit cartel auto-sélectionné", a-t-il promis.

Et les clubs dissidents ? "Nous ferons (ce nouveau format) avec eux, ou sans eux", a ajouté M. Ceferin, ouvrant la porte à un retour d'éventuels repentis dans le giron de l'UEFA.

"Je n'ai pas dit qu'ils étaient bannis du football européen pour toujours (...) Ce serait un grand pas si l'un de ces clubs dit +Nous avons fait une erreur+".

À lire aussi

Sélectionné pour vous