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FC Séville: Montella, la lourde succession de Berizzo

Démettre juste avant Noël l'entraîneur Eduardo Berizzo, atteint d'un cancer: telle est la cruelle décision prise par Séville, qui a aussitôt nommé Vincenzo Montella pour tenter d'atteindre enfin les quarts de Ligue des champions. A condition d'écarter Manchester United mercredi en 8es aller (20h45).

Il n'y a pas de meilleur symbole de la dureté du football moderne que le limogeage de l'Argentin "Toto" Berizzo, qui venait de qualifier l'équipe andalouse pour le top 16 européen avec notamment une remontée ébouriffante contre Liverpool (de 0-3 à 3-3) en phase de poules.

L'annonce du cancer de la prostate dont souffrait le technicien (48 ans) a néanmoins durement ébranlé le club. Et même si, selon le quotidien Marca, Berizzo semble aujourd'hui se rétablir, Séville a choisi de changer d'entraîneur le 22 décembre, six mois seulement après l'arrivée de l'Argentin.

Placés sous le feu des critiques, les dirigeants sévillans ont évoqué une décision "douloureuse", assurant qu'il s'agissait là d'une mesure nécessaire au vu de la détérioration de la situation sportive de l'équipe, notamment après une défaite 3-1 fin décembre contre la Real Sociedad.


"Une décision très difficile"



"C'était une décision très difficile mais nous avons estimé que nous devions le faire sous peine de nous effondrer", a expliqué le directeur sportif Oscar Arias aux médias du club. Et la défaite contre la Real Sociedad "a tout déclenché", a-t-il assuré.

Dans ce contexte de défiance, l'Italien Montella (43 ans) a peiné à ses débuts, avec une humiliation dans le derby sévillan face au Betis (5-3) début janvier ou une gifle 5-1 à Eibar il y a deux semaines. A ce jour, Séville est toujours cinquième de Liga, comme au moment du limogeage de Berizzo...

Pour autant, certains signes montrent que la greffe est en train de prendre autour de l'ancien technicien de l'AC Milan (2016-2017), qui a bien rebondi après son éviction du club lombard en novembre. Son Séville s'est qualifié pour la finale de Coupe du Roi, programmée le 21 avril face au FC Barcelone, et le niveau de jeu commence à décoller avec celui qu'on surnomme "l'Aeroplanino" ("Le petit avion"). "Je suis très content de ce que fait mon équipe. Nous avons un bon pourcentage de victoires (61,5% en 2018, NDLR), mais nous pouvons nous améliorer", a souligné le technicien italien mardi en conférence de presse.


Face à Mourinho



Parmi ses décisions fortes, Montella a relancé le milieu international français Steven Nzonzi, en conflit avec Berizzo et un temps cité sur le départ. Il a par ailleurs choisi le Colombien Luis Muriel comme avant-centre titulaire aux dépens du Français Wissam Ben Yedder, pourtant auteur de 6 buts en C1 cette saison.

Ces changements suffiront-ils à offrir à Séville son premier quart de finale de C1 depuis 1958, après trois échecs successifs en huitièmes en 2008, 2010 et 2017 ? Pour cela, il faudra dompter l'ogre Manchester United, club au plus hauts revenus du monde, dans un duel entre les deux derniers vainqueurs de l'Europa League. Ce sera aussi un affrontement de styles entre Montella et le Portugais José Mourinho, deux fois vainqueur de la C1 avec Porto (2004) puis l'Inter Milan (2010).

"Je ne sais pas combien de matches de Ligue des champions il a disputés comme entraîneur... 139 ? Eh bien c'est 137 matches de plus que moi!", a plaisanté le technicien sévillan. "C'est pour ça qu'on a besoin d'un peu d'inconscience, de courage et de folie", a-t-il lancé, en italien dans le texte.

Histoire d'éviter de rester seulement dans l'histoire de Séville comme l'entraîneur qui a pris la place de l'infortuné Berizzo.

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