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L'artificier en chef de l'armada munichoise: Thomas Müller a sorti une prestation de haut vol face au Barça (vidéos)

Avec deux buts et un match plein pour le Bayern contre Barcelone (8-2), Thomas Müller a été l'artificier en chef de l'armada munichoise vendredi en quart de finale de Ligue des champions, et fait mentir tous ceux qui voyaient en lui un joueur fini, à 30 ans.

C'est lui, dès la 4e minute, qui a initié le feu d'artifice des Allemands contre les coéquipiers de Lionel Messi. Dans son style dégingandé si caractéristique, pas vraiment élégant, il a sollicité un une-deux dans la surface avec Robert Lewandowski, et trompé pour la première fois Marc-André ter Stegen de près.

Il s'est de nouveau retrouvé aux premières loges pour le quatrième but bavarois, à la 31e minute. Sur un centre de la droite de Kimmich, il a devancé Clément Lenglet dans les six mètres pour aligner une nouvelle fois le portier des blaugrana.

Il est également associé à deux buts en fin de match, avec l'avant-dernière passe sur le 6e et la passe décisive à Coutinho sur le 7e.

Ce mardi soir, Müller a également battu le record du club de participation à la Ligue des champions, avec 113 matches, désormais devant la légende Philippe Lahm.

"Thomas Müller est unique, impossible à copier", a déclaré cette semaine son entraîneur Hansi Flick.

Vice-capitaine 

Sa jubilation rageuse sur chacun de ses buts, un cri lancé poings serrés, en disait long sur sa motivation et son envie. Car il y a tout juste un an, tout allait pourtant mal pour ce Bavarois de souche, qui manie aussi bien l'humour corrosif en conférence de presse que le ballon dans la surface adverse.

En mars 2019, le sélectionneur allemand Joachim Löw lui a brutalement signifié la fin de sa carrière internationale. Et au Bayern, dont il avait toujours été un pilier, le coach Niko Kovac lui a retiré sa confiance, en affirmant avec cruauté: "Oui, s'il y a péril en la demeure, nous pourrons avoir recours à lui".

Le limogeage de Kovac et l'arrivée de Hansi Flick sur le banc lui ont offert une résurrection. Flick l'a réinstallé dans son rôle de vice-capitaine, et en a fait son principal relais sur le terrain, au même titre que Manuel Neuer.

Résultat: une saison énorme, 48 matches toutes compétitions confondues, 14 buts et 25 passes décisives!

"Thomas est un joueur capable de mener une équipe et qui donne constamment des consignes", dit de lui l'entraîneur, "il a une énorme expérience, un gros charisme, et veut gagner chaque match".

"Nous sommes nous" 

En fait, Müller est l'incarnation même de la devise du club "Mia san Mia", qui signifie littéralement en bavarois "Nous sommes nous", et condense les valeurs de solidarité et de confiance en soi du Bayern Munich.

Son poste, qui n'en est pas un, semble avoir été inventé uniquement pour lui: Müller n'est jamais aussi à l'aise qu'en électron libre comme contre Barcelone, "faux numéro neuf", qui virevolte d'une aile à l'autre, de la pointe au milieu de terrain, pour se trouver toujours au bon endroit au bon moment pour servir son buteur Robert Lewandowski, ou marquer lui-même de l'un de ces gestes peu académiques qui n'appartiennent qu'à lui, du genou, du dos, ou encore en déséquilibre.

Pour cette forte personnalité, dont la passion est l'élevage des chevaux dans sa ferme en Bavière, seule la victoire en finale sera acceptable.

"Nous avons faim, et nous voulons continuer à avoir faim", avait-il prévenu avant le tournoi: "Toutes les équipes disent la même chose, mais le Bayern choisit ses joueurs pour leur haine de la défaite, c'est ce qui justifie que nous jouions au FC Bayern (...) La victoire est inscrite en nous".

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