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L'UEFA dévoilera le nouveau format de la Ligue des Champions en avril

L'UEFA décidera le 19 avril du format de la Ligue des champions après 2024, soit la réforme la plus radicale de sa compétition reine depuis vingt ans, objet d'intenses tractations en coulisses depuis plusieurs mois.

L'instance a confirmé mardi qu'elle discuterait mercredi de "l'avenir des compétitions de clubs au-delà de 2024", lors d'un comité exécutif très attendu. Mais contrairement à ce qu'espéraient nombre d'acteurs du foot, "une décision officielle sur ce sujet ne sera prise qu'à la réunion suivante", soit le 19 avril, ajoute l'UEFA.

Quasiment bouclée, la nouvelle formule s'est heurtée mardi à un obstacle inattendu: la revendication par certains clubs d'un contrôle accru de l'UCC SA, la filiale de l'UEFA qui gère depuis 2017 les questions commerciales, selon deux sources proches du dossier.

L'Association des clubs européens (ECA), qui désigne déjà la moitié des membres du conseil d'administration de l'UCC, a estimé mardi soir n'être "pas encore en mesure d'approuver formellement" les futures compétitions européennes. "L'actuel protocole" qui définit les relations entre ECA et UEFA, et fixe le poids accordé au lobby des clubs dans chaque filiale ou commission, "doit également être renouvelé en 2024", souligne l'association, conditionnant son appui à la future C1 à cette négociation.

Refonte radicale

Sur le fond, la nouvelle formule de la Ligue des champions a pourtant trouvé un large accord et doit permettre de passer de 32 à 36 équipes, attribuant l'un des quatre tickets supplémentaires à la France.

L'UEFA prévoit de remanier radicalement sa phase de poule, en abandonnant les huit groupes actuels de quatre équipes au profit d'un mini-championnat inspiré du "système suisse", inventé lors d'un tournoi d'échecs à Zurich en 1889. A partir de 2024, chaque équipe devrait jouer 10 matches contre 10 adversaires différents, une formule synonyme d'exposition médiatique accrue et donc de droits TV gonflés, avant de basculer dans la phase à élimination directe à partir des huitièmes de finale.

Si les grands clubs ne font pas capoter l'accord, il devrait enterrer pour quelques années les rumeurs autour de la création d'une "Superligue" privée entre cadors européens, qui avaient agité le football continental à l'automne. Restera à préciser comment ces cent rencontres supplémentaires - quatre de plus pour chaque club en phase de poule, donc au moins 17 au total pour le vainqueur - s'intégreront dans un calendrier dont tout le monde dénonce déjà la saturation.

Pression sur le calendrier

Le problème s'annonce particulièrement aigu en Angleterre, qui compte deux Coupes nationales en plus de son championnat à vingt équipes, et qualifie directement quatre clubs pour la C1. Du côté de la Fédération française de football (FFF), on juge possible "soit d'avancer le championnat, soit de jouer un peu plus à Noël ou finir un peu plus tard", déclarait récemment son président Noël Le Graët dans un entretien à l'AFP.

Si le passage des championnats nationaux à 18 équipes laisse de nombreux observateurs sceptiques, une autre piste pourrait être la refonte du calendrier international établi par la Fifa. Mais récemment, le Français Arsène Wenger, directeur du développement du football au sein de l'instance mondiale, a préconisé un Mondial et un Euro tous les deux ans, une idée jugée "irréaliste" vendredi dernier par European Leagues.

Interrogé la semaine dernière sur le sujet, le patron de la Fifa Gianni Infantino est resté mystérieux, assurant être "ouvert à tout" pour l'après-2024 alors qu'il cherche lui aussi à faire de la place pour son futur Mondial des clubs à 24 équipes. "La question cruciale est que voulons-nous faire pour trouver un bon équilibre entre clubs et sélections ?", a résumé le dirigeant, promettant "une décision au cours des prochains mois".

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