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Leipzig-Atlético Madrid ce soir en Ligue des champions: qui défiera le PSG en demi-finale?

Passionnés, explosifs, pantins déchaînés en bord de terrain: Diego Simeone et Julian Nagelsmann, les entraîneurs de l'Atlético Madrid et de Leipzig, feront le spectacle à eux seuls jeudi à Lisbonne (21h00/19h00 GMT) en quart de finale de Ligue des champions, dans le silence du huis clos. 

Dix-huit années, et des regards différents sur le football les séparent pourtant. 

A 32 ans, l'Allemand Julian Nagelsmann passe pour un cérébral surdoué, un clone de Pep Guardiola obsédé de tactique, et un fan d'informatique, pour gérer la condition physique, l'entraînement et le jeu de ses hommes.

Il est entré dans l'histoire du football en 2016, lorsque Hoffenheim a fait de lui, à 28 ans, le plus jeune entraîneur d'un club de première division d'un grand championnat européen.

Le football qu'il prône est très offensif, en mouvement permanent. Pour sa première saison à Leipzig, il a essayé d'inculquer à l'équipe une culture d'alternance entre la possession de balle - dont il aura besoin contre l'Atlético - et le jeu de transition ultra-rapide à l'allemande, qui était l'ADN du RB avant son arrivée en début de saison.

Mais son palmarès chez les professionnels est encore vierge, après cinq saisons en première division.

Le football du "Cholo" 

Diego Simeone, 50 ans, est d'un métal différent. Tacticien certes brillant, l'Argentin est avant tout un meneur d'hommes, l'un de ces entraîneurs qui savent communiquer leur passion et transcender leur équipe dans les grands soirs.

Alors que Nagelsmann n'hésite pas à fustiger publiquement ses joueurs devant la presse lorsqu'il le croit utile, Simeone leur rend au contraire constamment hommage, en s'effaçant derrière eux.

Le football du "Cholo", un jeu fermé et défensif, ne ressemble pas non plus à celui de Nagelsmann. L'Atlético a été beaucoup critiqué cette saison en Liga pour son manque d'efficacité offensive et les innombrables matches nuls concédés. 

Au point que le coach n'a jamais été aussi proche de la sortie! Mais il a fini par trouver la formule, pour permettre à l'équipe de finir sur la troisième marche du podium, derrière les intouchables Barça et Real Madrid. En 38 journées, les "Colchoneros" n'ont encaissé que 27 buts.

Les résultats de Simeone témoignent de l'efficacité de ses méthodes. Dès son arrivée à Madrid fin 2011, il a conduit le club à un doublé Ligue Europa-Supercoupe d'Europe, un exploit qu'il est parvenu à répéter six ans plus tard, en 2018.

"Il faut avoir un don" 

En Ligue des champions, il a atteint deux fois la finale, échouant à chaque fois au-delà du temps réglementaire contre le Real, le grand rival madrilène: en 2016 à Milan (4-1 a.p.) et en 2014 (1-1 a.p., 5-3 t.a.b.) au stade de la Luz de Lisbonne, le même où aura lieu la finale du 23 août, au terme de ce "Final 8" inédit.

Cette saison, Simeone a surtout su profiter du confinement pour se régénérer et finir en mode boulet de canon, en ne concédant aucune défaite depuis la reprise de la Liga. L'Atlético est même invaincu toutes compétitions confondues depuis le 1er février et la défaite 1-0 lors du derby de Liga contre le Real Madrid.

Nagelsmann, qui sait à qui il a à faire, témoigne un grand respect pour son aîné: "Diego Simeone a fait un excellent travail avec beaucoup de succès", dit-il, "il a un style de jeu très établi qu'il prêche depuis des années, il ne s'en écarte jamais. C'est assez impressionnant. Rester dans un club pendant tant d'années est extraordinaire. Il faut avoir un don pour rassembler les gens."

Jeudi, le vieux renard madrilène sera favori face au jeune loup de Leipzig. Et s'il franchit l'obstacle du RB, son Atlético sera un rude morceau à digérer pour son adversaire en demi-finale, quel qu'il soit.

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