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"ROMANTADA": l’AS Rome réalise un incroyable exploit face au Barça de Messi

L'AS Rome tient sa "salita", sa folle remontée, et il a fait vivre ce scénario cruel au grand FC Barcelone, battu 3-0 au Stade olympique alors qu'il était jusque-là invaincu cette saison en Ligue des champions, pendant que Liverpool a assuré contre Manchester City (2-1).

En Italien, ça se dit "rimonta". Extraordinaire de la première à la dernière minute, l'AS Rome a infligé mardi à Barcelone ce que les Catalans avaient fait subir au Paris SG la saison dernière en s'imposant 3-0 en quart de finale retour, après sa défaite 4-1 de l'aller.

Le Barça n'avait perdu qu'un match cette saison, toutes compétitions confondues. En voilà un deuxième, et dans un Stadio Olimpico brûlant et beau comme ses joueurs, c'est une véritable gifle qu'a reçu le probable futur champion d'Espagne, à nouveau chassé du Top 4 de la Ligue des Champions, qu'il n'atteint plus depuis 2015.

Pour la Roma, fragile 4e du championnat d'Italie, l'exploit est immense. Les Giallorossi retrouvent le dernier carré de la C1 pour la première fois depuis 1984 et leur finale perdue à domicile contre Liverpool, autre demi-finaliste surprise de cette année.

D'entrée de jeu, grâce au but inscrit par Dzeko dès la 6e minute, les Romains ont eu le grand mérite de faire croire vraiment que l'impensable était possible, ce qui n'était pas forcément évident dans la tête des 60.000 tifosi qui avaient acheté leurs billets avant le match aller.

Les Romains ont mordu les mollets catalans au pressing, ont joué très haut, prenant des risques insensés mais nécessaires, faisant de ces 90 minutes une affaire d'orgueil. L'entraîneur Eusebio Di Francesco et ses joueurs ont ainsi insufflé de la vie et de la folie dans ce qui aurait pu être un match quasi-amical et que Barcelone avait pensé pouvoir endormir.

Car si les Italiens ont été grands, les Espagnols ont eux été tout petits, sans idées ni jambes. Messi a tiré deux coup francs très au-dessus et ce Barça particulièrement triste n'a pas eu une occasion digne de ce nom pendant plus d'une heure.



La première est venue à la 74e minute avec un tir de Messi dans les gants d'Alisson.

Mais la Roma menait déjà 2-0, alors, grâce à un penalty transformé en force par De Rossi (58e) après une faute grossière de Piqué, dépassé par Dzeko, auteur d'un match absolument formidable.

Le stade a rugi plus fort encore, comme pour oublier qu'une seule accélération de Messi pouvait suffire à chasser le rêve. Elle n'est jamais venue et c'est au contraire Manolas qui a inscrit de la tête le but de la qualification, dans une ambiance époustouflante (83e).



Suarez a alors protesté contre le temps gagné par les Romains, ce qui ne manquait pas d'ironie au vu de l'ensemble de son oeuvre dans ce domaine depuis le début du match.

Barcelone a poussé, enfin, et Rome a tremblé, vraiment. Le coup de sifflet final a été accueilli par un cri immense et par des scènes improbables, comme ces sièges cassés en tribune de presse, transformée un instant en "Curva" pleine de tifosi.

L'année dernière, Eusebio Di Francesco avait déjà battu Ernesto Valverde 3-0. C'était en Europa League, avec Sassuolo face à l'Athletic Bilbao. Inutile de dire que mardi, le contexte n'était pas tout à fait le même. Le retentissement ne le sera pas non plus.



LES RÉACTIONS DES DEUX ENTRAINEURS
 
Ernesto Valverde (entraîneur de Barcelone): "Une défaite douloureuse"
 
"C'est moi le responsable, celui qui fait l'équipe, qui la prépare. C'est le cas qu'on gagne ou qu'on perde. J'ai mis la même équipe qu'il y a une semaine. On avait bien joué, on avait marqué quatre buts. Mais cette fois ils ont été très bons, bravo à eux. On avait une grande occasion et c'est une grande désillusion pour nos supporters. On attendait une autre équipe mais les deux attaquants, c'était une possibilité. Je pensais qu'avec l'équipe que j'avais sur le terrain, on pouvait renverser les choses, on avait l'expérience pour ça. On est venus ici pour essayer de gagner mais l'adversaire a été meilleur. On devait jouer comme si on était à 0-0, comme la semaine dernière. On a essayé de faire la même chose, mais ils ont joué très haut et on n'a pas résisté à leur pression. C'est une défaite douloureuse, qui fait mal. On en reste là, c'est inattendu pour nous tous. On voulait avancer, continuer. Maintenant on doit panser les blessures. Il y a d'autres compétitions et on doit essayer de les gagner parce qu'on n'a rien gagné pour l'instant. Perdre fait partie du foot. On est déçus surtout pour nos supporters mais on doit regarder vers l'avant."
 
Eusebio Di Francesco (entraîneur de l'AS Rome): "Pourquoi ne pas croire à quelque chose d'encore plus grand après un match pareil ?"
 
"Je suis l'entraîneur et j'essaie de mettre mes joueurs dans les meilleures conditions. A l'aller, on avait fait un bon match mais ça n'était pas suffisant. J'ai pensé que j'avais les joueurs adaptés pour jouer en 3-4-3 avec une grande agressivité au pressing. On devait marquer beaucoup de buts dans une période où on marque peu. C'était normal de mettre plus d'attaquants centraux. On a fait jouer je ne sais pas combien de ballons à Ter Stegen, on les a obligés à ça. Je dois dire merci aux garçons, c'est une grande satisfaction. Ils ont fait un travail extraordinaire à tous points de vue. Ce match, j'y bosse depuis la défaite contre la Fiorentina (samedi). A 5h00 du matin je ne dormais pas, je devais trouver quelque chose de plus que notre 4-3-3. Je suis content pour plein de raisons. C'est une philosophie qui est née, pas un système. C'est cette philosophie que les joueurs ont épousée. J'avais besoin d'une équipe européenne et je l'ai eue. Je suis content d'avoir réussi à transmettre une certaine mentalité au groupe. Aujourd'hui c'est un grand moment mais on ne doit pas s'en contenter. On doit viser Kiev (la finale). Pourquoi ne pas croire à quelque chose d'encore plus grand après un match pareil ? C'est ça qu'on doit faire. Les matches européens nous donnent quelque chose en plus. En championnat on doit s'améliorer. On doit apprendre à traiter tous les matches avec la même attention. Je pense déjà au derby. J'y croyais, je l'ai dit hier. L'expression +on n'a rien à perdre+, je déteste ça. On a préparé ce match de façon exceptionnelle au plan mental. C'est comme ça qu'on bat le Barça."

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