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Ligue des champions: privés de stade, les fans du PSG mettent une ambiance DINGUE lors de l'arrivée des joueurs au stade

"On va les pousser, même à distance": les supporters du PSG se sont donné rendez-vous aux abords du Parc des Princes mercredi pour soutenir leur équipe, contrainte de jouer à huis clos son choc décisif contre Dortmund en Ligue des champions en raison du coronavirus.

Il n'est pas 20H00 quand le bus des joueurs parisiens fend la foule bruyante de plusieurs centaines de supporters derrière une banderole "Hasta la muerte" (jusqu'à la mort).

Fumigènes, chants, pétards, immenses drapeaux aux couleurs rouge et bleu du club et même un feu d'artifice: l'atmosphère des grandes soirées européennes est là, sous surveillance policière.

Sauf que cette fois, la chaleur n'a pas pu électriser les travées du Parc des Princes, mais seulement les abords de la tribune Auteuil, cocon du Collectif Ultras Paris (CUP), qui réunit les différents groupes de supporters parisiens.

La préfecture de police de Paris a décidé que la rencontre contre les Allemands de Dortmund, en 8e de finale retour de Ligue des champions, se jouerait à huis clos, en vertu des restrictions liées au coronavirus.

Depuis lundi, le gouvernement français a interdit tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes, sauf ceux "considérés comme utile à la vie de la nation".

"C'est chiant mais on comprend. Pour l'intérêt de tous, c'est bien", estime Raouf, 37 ans, un abonné historique. "On joue le match le plus important de notre saison, c'est nul, ceux qui ont décidé ça sont bêtes", ronchonne à ses côtés son fils Noam, 9 ans.

Plusieurs dizaines de supporters ont enfilé une combinaison blanche intégrale, qui les recouvre de la tête au pied. "C'est pour se protéger du coronavirus", ironise l'un d'eux.

"Poissards" 

Parmi les ultras, le sentiment "d'injustice" prédomine. "Ce n'est pas normal. Il y a des millions de personnes dans le métro chaque jour. Il faut faire comme en Italie, soit on arrête tout, soit on nous laisse entrer", grogne Michel, habitué du Parc depuis les années 80.

D'autres remarquent que l'Allemagne a laissé se jouer mardi la rencontre entre Leipzig et les Anglais de Tottenham. "Pourtant, ils ont plus de 1.000 cas positifs au coronavirus, comme nous", peste François.

Après les éliminations contre Barcelone en 2017 et Manchester United l'an passé, au même stade des 8e, le huis clos sonne comme un nouveau coup du sort. "Tous les ans, on est des poissards", soupire Nico.

"C'est une obligation, d'autres pays ont pris la même décision. Tant pis, on va les pousser même à distance", philosophe Seck, 32 ans, venu du Sénégal à Paris pour quelques jours.

Pour suivre le match, chacun compte sur la fiabilité de son smartphone, aucun écran géant n'ayant été installé. "Sur les sites de streaming, pas sur RMC Sport", persifle Nico, agacé que la chaîne détentrice des droits ait refusé de diffuser la rencontre en clair.

Raouf, lui, "tendra l'oreille pour entendre le speaker annoncer les buts".

"On s'en fout du match, on est là pour se retrouver et faire du bruit", s'amuse Michel, citant les supporters espagnols de Valence, qui se sont fait entendre jusque dans leur antre de Mestalla, également fermée à huis clos mardi soir contre l'Atalanta Bergame.

Sans succès, puisque les Italiens se sont imposés (4-3) et ont décroché leur billet pour les quarts de finale, un sésame convoité par le PSG depuis 2016.

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