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Ligue des champions: qui est Josip Ilicic, "la mamie" de l'Atalanta et coéquipier de Timothy Castagne?

La force offensive de l'Atalanta Bergame, qui reçoit Valence mercredi pour le premier 8e de finale de Ligue des champions de son histoire, repose sur la puissance de Duvan Zapata et la justesse technique de "Papu" Gomez, mais aussi sur un facteur plus imprévisible: le talent de Josip Ilicic, surnommé "la mamie".

"Jouer contre l'Atalanta, c'est comme aller chez le dentiste", avait expliqué lors de la phase de poules Pep Guardiola, l'entraîneur de Manchester City, conscient qu'un duel face à l'actuel 4e de Serie A impliquait une bonne dose de souffrance.

Cette saison, c'est Ilicic qui fait le plus mal, avec déjà 15 buts et trois passes décisives toutes compétitions confondues, nettement au-dessus de ses standards habituels.

La classe de l'attaquant international slovène, 32 ans et dix saisons de Serie A depuis son arrivée en 2010 à Palerme, n'a jamais fait le moindre doute mais elle ne s'était jamais exprimée avec autant de constance.

Le prix de meilleur joueur du mois de janvier est ainsi venu récompenser une série de performances éclatantes avec sept buts en cinq matches, dont un en talonnade contre la Spal ou un autre sur un coup franc de 45 (!) mètres pour lober Salvatore Sirigu, gardien du Torino, trop avancé.

Ce dernier chef-d'oeuvre a été salué par ses équipiers, venus mimer les cireurs de chaussures agenouillés devant le géant (1,91m), hilare.

"Je suis comme le vin. Plus je vieillis, meilleur je suis", a résumé Ilicic, qui a donc attendu la trentaine pour jouer le meilleur football de sa vie.

"Il arrive à l'entraînement fatigué, détruit"

A Palerme, où il formait avec Javier Pastore un beau duo de talents fragiles, puis à la Fiorentina, le Slovène pouvait agacer par son indolence et jouait par intermittence, comme si son génie dépendait d'un interrupteur, un jour ON, un jour OFF.

"Quand je me sens bien, je peux faire tout ce que je veux sur le terrain", explique-t-il. Longtemps, cela n'arrivait pas si souvent. Mais aujourd'hui, le mode "grand joueur" semble enclenché en permanence.

Avec ses bras ballants, ses rictus de souffrance et la lenteur de son déplacement quand le ballon n'est pas dans sa zone, Ilicic semble pourtant accablé par le rythme du football actuel.

C'est un piège. Au moment de dribbler, de défier en un-contre-un et de filer vers le but adverse, sa grande carcasse devient soudain insaisissable.

La dégaine reste celle d'un joueur du dimanche, dont on dirait qu'il a un super pied gauche mais un physique suspect. Mais la réalité du terrain raconte autre chose, l'apogée d'un des plus grands talents du Championnat d'Italie, tout simplement génial par moments.

Depuis deux ans et demi, son entraîneur Gian Piero Gasperini a appris à le gérer et à interpréter ce langage corporel si particulier.

"A l'entraînement, ses équipiers le surnomment 'la mamie'. Parce qu'il arrive toujours fatigué, détruit. On lui demande comment ça va et il répond 'mal, mal'", sourit le technicien italien. "C'est le seul joueur au monde qui est content d'aller sur le banc", ajoute 'Gasp'.

Mais avec l'âge et la constance, Ilicic semble aussi avoir trouvé l'ambition, allant jusqu'à assurer il y a 15 jours que l'Atalanta pouvait gagner le scudetto.

"En fin de match, il est toujours un peu en manque d'oxygène", a rigolé Gasperini.

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