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Réduit à dix, le Barça se défait des Belges de l'Olympiakos

En infériorité numérique, le FC Barcelone a expédié l'Olympiakos (3-1) mercredi avec le 100e but européen de Lionel Messi, s'échappant en tête du groupe D de Ligue des champions, dans un Camp Nou agité par la crise politique catalane et les slogans indépendantistes.

Malgré l'exclusion de Gerard Piqué pour un but marqué de la main et aussitôt refusé (42e), le Barça a outrageusement dominé l'équipe du Pirée: Dimitris Nikolaou a ouvert le score contre son camp (18e) avant de sauver l'honneur des Grecs (89e). Entretemps, Messi avait envoyé au fond un coup franc direct (61e) avant d'être passeur décisif pour le latéral français Lucas Digne (64e).

Ce but de Messi, son 3e en C1 cette saison, est son 100e en compétitions européennes de clubs et son 97e pour la seule C1.

Le petit Argentin permet ainsi au Barça (1er, 9 pts) de poursuivre son sans-faute en tête de la poule, avec trois longueurs d'avance sur la Juventus Turin (2e, 6 pts), victorieuse 2-1 du Sporting Portugal (3e, 3 pts). Bref, sur le plan sportif, tout semble sourire au club catalan, solide leader du Championnat d'Espagne et bien parti pour briguer la première place de son groupe en C1.

Mais impossible de faire abstraction du contexte extrasportif: la crise entre le gouvernement central espagnol et la Catalogne a rattrapé mercredi le club blaugrana, emblème de l'identité catalane.

"La situation que vit la Catalogne est extraordinaire. Nous demandons un dialogue, avec le dialogue les gens peuvent se comprendre", a exhorté le président barcelonais Josep Maria Bartomeu au micro de beIN Sports Espagne.


"Liberté"

Cette rencontre avait valeur de symbole pour le Barça puisque c'était le premier match au Camp Nou ouvert aux supporters depuis le référendum d'autodétermination du 1er octobre. Ce jour-là, les violences policières ayant émaillé cette consultation interdite avaient conduit le club à jouer à huis clos son match de Liga contre Las Palmas (3-0).

Mercredi, les fortes pluies qui se sont abattues sur les gradins à ciel ouvert du stade (99.000 places) ont quelque peu douché l'affluence, limitée à 55.026 personnes. Mais cela n'a pas empêché les supporters présents de faire bruyamment entendre leur voix dans le bras de fer entre Barcelone et Madrid.

Alors que le Barça, officiellement favorable au "droit à décider" de la Catalogne, avait fait déployer une bâche géante appelant au "dialogue" et au "respect", les supporters ultras sont allés plus loin: ils ont déplié une banderole avec la mention "Freedom for Catalonia" ("Liberté pour la Catalogne").

Et des chants et slogans indépendantistes ont retenti dans les travées au fil de la rencontre, avec également des appels à la démission visant Bartomeu, jugé pas assez impliqué dans la cause séparatiste. Ce qui promet une ambiance animée lors de l'assemblée générale annuelle des "socios" (supporters-actionnaires) samedi...

Quant à Gerard Piqué, connu pour ses positions en faveur d'un référendum en Catalogne, il a vu son match écourté pour une faute de débutant: un premier carton jaune sur un tacle en retard, un second pour avoir marqué de la main (42e). Mais même à 10 contre 11, le Barça a été bien meilleur que son rival du soir.

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