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C1: à l'AC Milan, le changement dans la continuité

Le fonds américain Redbird, nouveau propriétaire de l'AC Milan, joue la stabilité, avec les mêmes hommes, pour solidifier le retour au premier plan des Rossoneri, tout près de retrouver le Top 16 européen pour la première fois depuis neuf ans.

Milan, deuxième du Groupe E, a encore besoin d'un point contre le RB Salzbourg (3e, à un point), mercredi (20h00 GMT) à San Siro, pour décrocher son billet pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Ce serait la première fois depuis la saison 2013/14 que le club italien le plus titré en C1 (sept sacres) atteint ce stade.

Après le titre de champion d'Italie en mai, le premier depuis 2011, revenir parmi les seize meilleures équipes d'Europe confirmerait le redressement du club tombé dans l'anonymat au cours de la décennie 2010.

Le fonds d'investissement américain Elliott Management avait récupéré un géant italien moribond en 2018, un an après la cession par Silvio Berlusconi, son propriétaire pendant plus de trente ans, à un obscur investisseur chinois insolvable.

En quatre ans, Elliott a rétabli les comptes et bâti une équipe compétitive, basée sur des jeunes à fort potentiel (Rafael Leao, Theo Hernandez, Fikayo Tomori, Pierre Kalulu, Sandro Tonali) et un mentor quadragénaire nommé Zlatan Ibrahimovic.

- La garantie Maldini -

Pour acquérir ce Milan redevenu attractif, RedBird Capital, un autre fonds américain, a déboursé 1,2 milliard d'euros cet été.

Loin de vouloir tout révolutionner, ce fonds spécialisé dans le sport, géré par le financier d'origine italienne Gerry Cardinale, reste dans les pas d'Elliott, tant au niveau de la gestion financière sage que de l'organigramme.

Il a d'abord donné une garantie aux tifosi en confirmant à la tête du secteur technique la légende Paolo Maldini, 54 ans, et le directeur sportif Frederic Massara, 53 ans, à l'origine du recrutement malin et réussi depuis trois ans.

Lundi, malgré le faux-pas en championnat dimanche contre le Torino (1-2) et avant même de connaître le verdict de la phase de poules de C1, le nouveau patron a envoyé un autre signal de continuité: la prolongation, jusqu'en 2025, de l'entraîneur Stefano Pioli, dont le contrat courait jusqu'en juin prochain.

"J’ai apprécié le timing, mais aussi le fait que le club aurait pu prolonger pour un an mais l’a fait pour plus longtemps. C'est le signe de notre volonté commune de continuer à faire grandir Milan", s'est réjoui l'entraîneur mardi devant la presse.

- Onze matches en C1 -

Comme Maldini, Pioli incarne le renouveau de l'AC Milan. L'ex-technicien de la Fiorentina ne semblait pourtant promis qu'à un bail express en arrivant début octobre 2019 sur le banc d'une équipe à la dérive: sept entraîneurs (dont Filippo Inzaghi, Sinisa Mihajlovic ou Gennaro Gattuso) s'étaient succédé en un peu plus de cinq ans avant lui.

Mais le coach de 57 ans a su faire grandir les jeunes joueurs et bâtir un séduisant et rythmé jeu en mouvement qui fait de Milan l'un des clubs les plus "européens" du calcio, regardant davantage vers la Premier League anglaise que la tradition italienne.

Avec son contrat jusqu'en 2025, il peut approcher en ancienneté des légendes du club comme Carlo Ancelotti (huit saisons), Fabio Capello (sept saisons) ou Arrigo Sacchi (cinq saisons).

Tous trois ont emmené Milan à la victoire finale en C1 (1989 et 1990 pour Sacchi, 1994 pour Capello, 2003 et 2007 pour Ancelotti). Un tel horizon est très lointain pour Pioli, dont l'expérience dans cette compétition se limite à onze matches, sur les deux dernières saisons. Il se contenterait déjà avec grand bonheur de découvrir le parfum des matches à élimination directe en février.

"Ma réalité est devenue un rêve. Je veux en profiter jour après jour et la prolonger le plus possible", a-t-il souhaité mardi, en n'oubliant pas de remercier ses joueurs.

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