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Neuf mois après leur duel en finale de la Ligue des champions terni par les incidents et scènes de violence au Stade de France, Liverpool et le Real Madrid se retrouvent mardi en 8e de finale aller de C1 pour regarder vers l'avenir.
Avec vingt victoires à eux deux dans la plus prestigieuse des compétitions continentales, il n'y a probablement pas d'affiche plus emblématique pour la Ligue des champions.
Le drame évité de justesse par les supporters des Reds, en mai dernier à Saint-Denis, entre mauvais traitement par les forces de l'ordre françaises à l'arrivée au stade, qui avait entraîné le report du coup d'envoi, et agressions par des bandes de jeunes, sera forcément dans un coin des têtes.
La récente publication d'un rapport indépendant commandé par l'UEFA qui a établi que les fans de Liverpool étaient des victimes et qui a désigné l'UEFA et la police française comme responsables directs, a déjà mis du baume au coeur.
Mais les hasards du tirage au sort, qui permet aussi aux deux équipes de se retrouver aussi rapidement, sera un pas de plus pour tourner cette page bien sombre et laisser à nouveau place au terrain.
"Rien de ce qui est arrivé à Paris n'est de la faute du Real et rien de ce qui est arrivé n'est de la faute de nos supporters", a souligné lundi, en conférence de presse d'avant-match, l'entraîneur des Reds, Jürgen Klopp.
"Les supporters du Real qui viendront ici doivent être accueillis au mieux, se promener en ville, aller dans les pubs, ce genre de choses, profiter de leur passage ici et aller dans l'un des endroits les plus historiques du football mondial. Et ensuite, deux équipes de très haut niveau s'affronteront et je ne vois pas pourquoi la finale à Paris devrait apporter quelque chose de plus", a-t-il ajouté.
Il faudra d'autant plus vite oublier ces incidents que les deux équipes, à des échelles différentes, sont à la peine en championnat.
- Le Real sans Tchouaméni ni Kroos -
Le Real est, certes, deuxième de la Liga, mais à huit longueurs de Barcelone, après 22 journées.
Les Merengues seront, en outre, privés de deux titulaires indiscutables au milieu, le Français Aurélien Tchouaméni et l'Allemand Toni Kroos, malades, ne figurant pas dans le groupe convoqué pour le match.
En revanche, Karim Benzema, ménagé samedi lors de la victoire à Osasuna (2-0), devrait tenir sa place, ainsi que le latéral droit Dani Carvajal, de retour d'une blessure musculaire après six matches d'indisponibilité.
Mais pour les Reds, cette C1, dont ils ont atteint trois fois la finale sur les cinq dernières éditions, est encore plus une bouée de sauvetage dans une saison très chaotique pour le moment.
Avec deux matches de moins que le 4e, Tottenham, leurs sept points de retard sur les places qualificatives pour la prochaine C1 ne semblent pas rédhibitoires.
Mais les prestations extrêmement irrégulières depuis le début du championnat, où l'équipe a parfois donné l'impression d'avoir perdu son intensité et son côté impitoyable qui l'ont mené à tant de succès, n'inspirent pas confiance.
- Capable du meilleur comme du pire -
Si la victoire à Newcastle, 5e, (2-0), samedi, a fait du bien, elle est un peu en trompe-l'oeil, le score étant acquis au bout de 20 minutes et les Magpies ayant joué 70 minutes à 10 après l'expulsion de leur gardien.
"A onze contre dix, on n'a pas très bien géré en perdant notre élan et on a eu du mal à le retrouver", avait souligné Jürgen Klopp après le match, conscient que son équipe est capable du meilleur comme du pire, parfois dans le même match.
Ce deuxième succès de suite en championnat a ainsi fait suite à quatre rencontres sans victoires qui faisaient elles-mêmes suite à quatre victoires...
Les Reds ne partiront donc pas favoris, loin s'en faut, surtout face à une de leurs bêtes noires.
S'ils ont remporté leurs trois premières confrontations, dont la finale de C1 en 1981 (1-0), il se sont incliné cinq fois -- pour un nul -- sur les six suivantes, dont deux fois en finale, en 2018 à Kiev (3-1) et au Stade de France (1-0).