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Un "différend" à l'origine des tirs lors de la parade du Super Bowl à Kansas City

"Un différend entre plusieurs personnes qui s'est terminé en coups de feu": la cheffe de la police de Kansas City a expliqué jeudi l'origine des tirs ayant fait un mort la veille dans cette ville du centre des Etats-Unis qui célébrait sa victoire au Super Bowl.

"Les révélations préliminaires de l'enquête ont montré qu'il n'existait aucun lien avec le terrorisme ou un extrémisme violent national", a déclaré lors d'une conférence de presse Stacey Graves.

"Comme mentionné hier, nous avons des individus détenus, dont deux sont mineurs", a-t-elle ajouté. Trois interpellations avaient été annoncées mercredi.

Des dizaines de milliers de personnes fêtaient l'équipe de football américain des Kansas City Chiefs, qui ont défilé dans les rues de cette ville du Missouri après leur sacre dimanche au Super Bowl, lorsque les tirs ont retenti près du parking de la gare, Union Station, vers la fin de la célébration.

Les autorités ont dénombré au total un décès et 22 blessés.

Lisa Lopez, animatrice de radio dont la mort avait été annoncée par sa station mercredi soir, était âgée de 43 ans.

"Nous avions un décès sur place, huit dans un état critique, sept dans un état grave et six patients avec des blessures légères", a détaillé jeudi le chef des pompiers de la ville, Ross Grundyson.

Parmi les blessés, "plus de la moitié a moins de 16 ans", a-t-il précisé.

L'hôpital Children's Mercy a indiqué avoir traité 12 patients, dont 11 enfants entre 6 et 15 ans. "Neuf des enfants ont été blessés par balle", a déclaré dans un communiqué une porte-parole de l'établissement pédiatrique, précisant que le corps médical s'attendait à ce que toutes les victimes traitées se remettent de leurs blessures et que neuf d'entre elles étaient déjà sorties de l'hôpital.

- "Epidémie insensée" -

La police a de nouveau lancé un appel à témoignages envers quiconque "a directement observé les tirs, possède une vidéo des tirs ou est une victime des tirs qui ne s'est pas encore signalée".

Une plateforme du FBI a également été mise en place pour collecter les vidéos pouvant aider l'enquête.

Stacey Graves a également salué ceux qui "ont arrêté physiquement une personne suspectée d'être impliquée". Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre en effet des spectateurs poursuivre en courant une personne portant un sweat à capuche avant de la plaquer au sol et de l'immobiliser.

L'événement vient s'ajouter à la longue liste de drames provoqués par des armes à feu aux Etats-Unis, qui paient un très lourd tribut à leur dissémination sur le territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.

Mercredi soir, le président Joe Biden a de nouveau appelé le Congrès à légiférer pour endiguer la violence par arme à feu dans le pays. Evoquant une "tragédie", le président américain a dit prier "pour ceux tués et blessés à Kansas City", mais également "pour notre pays afin qu'il trouve la détermination de mettre fin à cette épidémie insensée de violence par arme à feu qui nous déchire".

- "En colère" -

Le pays compte davantage d'armes individuelles que d'habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d'un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.

La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux Etats-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.

Environ 49.000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45.000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides.

Le Congrès des Etats-Unis n'a pas adopté de loi ambitieuse depuis longtemps, nombre d'élus étant sous l'influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes.

Le maire de Kansas City, qui était présent avec sa famille lors de la parade, a dit être "en colère".

Pour Quinton Lucas, une parade pour célébrer une victoire au Super Bowl, "c'est un jour dont beaucoup de gens espèrent se souvenir pour le reste de leur vie; et ce dont ils ne devraient pas avoir à se souvenir, c'est de la menace posée par la violence par arme à feu".

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