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Hand: les Bleus à la conquête de l'Euro malgré les obstacles

Cinq mois seulement après le titre olympique de Tokyo, les handballeurs français redescendent dans l'arène pour l'Euro à partir de jeudi et pour commencer face à la Croatie après une préparation constellée d'embûches invraisemblables.

Ces embûches volent, paraît-il, en escadrille et ont accompagné l'équipe de France jusqu'à son atterrissage lundi à Budapest d'où elle a rejoint, en car, Szeged sansson capitaine Valentin Porte, testé positif au Covid-19 la semaine dernière.

Celui qui a pris le relais de Michaël Guigou au capitanat pourra rejoindre la Hongrie mardi et commencer la compétition face aux Croates à condition d'enregistrer un deuxième test négatif au virus. Les Bleus doivent ensuite affronter l'Ukraine samedi et enfin la Serbie lundi.

"Il peut y avoir des mauvaises nouvelles dans le groupe et je peux faire partie de celles-ci": visionnaire, "Val" pressentait, au début du rassemblement, que les champions olympiques n'étaient pas au bout de leurs surprises.

Déjà privé de trois médaillés d'or du Japon ayant mis un terme à leur carrière internationale - les ailiers Michaël Guigou et Luc Abalo ainsi que le gardien Yann Genty -, le sélectionneur Guillaume Gille en a perdu trois autres sur blessure: les arrières Timothey N'Guessan et Nedim Remili puis le pivot Luka Karabatic, tous titulaires à Tokyo.

L'arrière gauche Elohim Prandi (23 ans), grand espoir du handball français, devait lui s'installer en sélection lors de cet Euro-2022. Plan envolé avec l'agression au couteau dont a été victime le joueur du PSG lors de la soirée du Nouvel An. Même la présence en Hongrie du portier Vincent Gérard, décisif aux JO, a été un temps incertaine en raison d'un "drame familial".

- "Niveau de complexité rare" -

"On est confronté à un niveau de complexité rare", constate le sélectionneur Guillaume Gille, éprouvé en plus par la déferlante de contaminations liées à Omicron.

Dix cas positifs - au moins - ont émaillé la préparation, dont celui, persistant, du triple champion olympique et dernier des "Experts" Nikola Karabatic. Même réintégré tardivement, "Kara" était sur le parquet et même promu pour la première fois capitaine lors du match de préparation dimanche face à l'Allemagne, perdu 35-34.

Le triple champion d'Europe (2006, 2010, 2014) connaît la formule pour enchaîner après un sacre olympique. Ses "Experts", médaillés d'or à Pékin-2008 puis champions du monde en janvier 2009, sont les seuls vainqueurs d'un grand tournoi dans l'année suivant leur titre aux JO. Même si beaucoup des Russes champions du monde en 1993 avaient été titrés huit mois plus tôt à Barcelone-1992 sous la bannière de l'équipe unifiée.

Mais une telle performance reste rarissime et demande une motivation intacte. "On a remis l'équipe de France à sa place en gagnant ce titre. J'espère qu'on pourra en faire autant dans les autres compétitions", affirmait en août l'arrière droit de Barcelone Dika Mem, la médaille d'or autour du cou.

"La volonté de gagner tout de suite est présente dans toutes les têtes. C'est le fil rouge de notre préparation", assure avant l'Euro son coéquipier en club et sélection, le pivot Ludovic Fabregas.

- Effacer l'Euro-2020 -

Motif d'ambition supplémentaire, ce groupe veut se "racheter" après le cuisant échec de l'Euro-2020, quitté dès le premier tour. Cette contre-performance avait conduit au limogeage de l'ex-sélectionneur Didier Dinart.

"Quels que soient les vents contraires soufflant actuellement" - pour reprendre la formule de Guillaume Gille -, l'équipe de France figure toujours parmi les favoris avec le Danemark, vice-champion olympique, l'Espagne, tenante du titre, et la Norvège de Sander Sagosen.

Pour son troisième tournoi aux commandes de l'équipe de France, "Gino" peut même s'appuyer sur l'exemple de l'Allemagne à l'Euro-2016. Amputée de presque tous ses cadres - dont son capitaine et star Uwe Gensheimer -, la Mannschaft avait décroché le titre continental. Un précédent forcément dans la tête de Guillaume Gille, resté dix saisons en Bundesliga.

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