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Le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, prodige du demi-fond mondial, participe samedi à sa première finale olympique sur le 1.500 m. A seulement 20 ans, il peut déjà viser l'or sur la plus belle scène sportive du monde.
A Tokyo, Ingebrigtsen a décidé de se concentrer sur le 1.500 m et ses trois courses (série, demies, finale) et de ne pas disputer le 5.000 m. C'est pourtant sur cette distance qu'il a été le plus impressionnant cette saison.
Le 10 juin, il avait dominé la plupart des meilleurs coureurs du monde dans une course folle lors du meeting de Ligue de diamant de Florence, record d'Europe à la clef en 12 min 48 sec 45.
"C'est probablement la plus belle course que j'ai gagné, avec un plateau de très haut niveau. J'en étais très heureux bien sûr. Mais comme toujours je cherche encore à m'améliorer, Florence était juste une nouvelle étape dans la bonne direction", a-t-il indiqué avant les Jeux.
Ce jour là, il avait battu notamment le recordman du monde ougandais Joshua Cheptegei.
"Etre capable de courir vite contre les meilleurs renforce la confiance, donne de l'expérience. Mais en même temps j'ai l'impression de courir à très haut niveau depuis plusieurs années déjà. Je me sens sûr, expérimenté", pose-t-il.
- "L'ennui en stage" -
A 20 ans, le Norvégien dispute déjà sa 4e saison au plus haut niveau. Il avait brillé dès l'Euro-2018 de Berlin avec un retentissant doublé 1.500/5.000 m chez les seniors à seulement 17 ans.
"Je cours depuis que je suis né. Je n'ai jamais rien fait d'autre", répète à l'envie le 5e d'une fratrie de sept originaire de Stavanger (sud-ouest de la Norvège), entraîné depuis toujours par son père Gjert à la suite de ses grands frères Henrik (champion d'Europe du 1.500 m en 2012) et Filip (champion d'Europe du 1.500 m en 2016), moins en vue depuis quelques années.
Après ses exploits européens il manque encore à Jakob, détenteur des records d'Europe du 1.500 m en plein air et en salle, une médaille internationale. En 2019 aux Mondiaux de Doha il était resté aux portes du podium sur ses deux distances fétiches (4e du 1.500 m, 5e du 5.000 m).
Il est évidemment persuadé de pouvoir gagner dès les Jeux de Tokyo.
"Vu qu'on dit à Jakob depuis qu'il a quatre ans qu'il deviendrait le meilleur coureur au monde, il y croit. C'est une forme de propagande", plaisantait Henrik en 2019 auprès du journal Aftenposten.
Pour passer le cap, rien de nouveau, des centaines de kilomètres par mois, à des allures variées, et des stages à n'en plus finir.
"D'une certaine manière, j'ai sacrifié mon enfance et mon adolescence. Ca ne reviendra jamais. On voyage 200 jours par an. Autant dire qu'on perd des moments précieux avec les gens qu'on aime et je ne peux pas toujours faire ce qu'on peut vouloir faire", confiait Jakob en 2019.
Comment passer le temps entre les deux séances quotidiennes?
"En stage j'emmène ma playstation avec moi, je joue à Fortnite, à Fifa, je regarde des séries... Je joue en ligne avec Justyn Knight (Canadien, qualifié pour la finale du 5.000 m des JO). Lui aussi il s'ennuie en stage", indique-t-il.
Samedi, fini de jouer, il a une médaille à décrocher.