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Heureuse et fière d'être médaillée, mais triste que la couleur ne soit pas celle dont elle avait rêvé: après Amandine Buchard et Sarah-Léonie Cysique, la judoka Madeleine Malonga a découvert jeudi la saveur particulière des médailles d'argent après sa défaite en finale des -78 kg contre la Japonaise Shori Hamada.
"C'est une médaille olympique. Il faut se dire ça, c'est vrai. Mais quand on perd, ça fait vraiment chier...", a lâché la N.1 mondiale après sa défaite. "Ça n'est pas que je n'aime pas perdre, c'est que j'aime trop gagner", avait-elle aussi expliqué il y a six semaines dans une situation similaire, après une autre finale perdue, aux Championnats du monde à Budapest.
Que l'on aime trop gagner ou que l'on déteste perdre, le résultat est le même. La médaille d'argent est celle que l'on décroche en finissant sur une défaite et lorsqu'on la croque sur le podium, son goût est parfois un peu fade.
"Il n'y avait que l'or qui m'importait", a encore assuré Malonga, apparue tour à tour inconsolable et déçue devant la presse, à l'image de Buchard et Cysique avant elle, comme si la joie des vice-champions était parasitée, quelques instants au moins, par un peu de frustration, de déception ou de colère.
Mais le bonheur absolu est réservé aux médaillés d'or, comme Clarisse Agbégnénou mardi, qui racontait pouvoir enfin "apprécier" désormais la médaille d'argent ramenée de Rio en 2016 et qu'elle avait depuis cachée à sa vue.
Pour Malonga, la frustration est réelle. Car elle est arrivée à Tokyo en tant que N.1 mondiale et que sa saison sera donc marquée par deux deuxièmes places lors des grands rendez-vous qu'étaient les Mondiaux et surtout les Jeux.
- Objectif 2024 -
Elle regrettait aussi d'être tombée dans le piège tendu par Hamada, remarquable combattante au sol, qui a profité de la "petite erreur" commise par la Française, selon les mots de l'entraîneur des Bleues Larbi Benboudaoud, pour la punir d'une immobilisation et d'un ippon rapide.
"Ca m'a fait de la peine de la voir sortir en pleurant. Je sais qu'elle était venue là pour un titre. On va savourer quand même, même si j'avoue que...", ruminait le même Benboudaoud, lui aussi touché par le syndrome de la médaille d'argent.
"On est quand même contents. On prend ce qu'il y a à prendre, mais c'est la troisième finale qu'on perd. Ca commence à me gonfler. Enfin, vous voyez ce que je veux dire... C'est des compétitrices. Elles n'ont pas envie d'être deuxièmes ou troisièmes. Quand on est compétiteur, on veut être champion, être en haut de la boîte", a ajouté celui qui est passé par là en 2000 avec son statut de vice-champion olympique à Sydney.
Mais contrairement à lui, qui n'a pas participé aux Jeux suivants, Malonga, Buchard et Cysique gardent un horizon olympique, pas si lointain, avec Paris-2024.
Le titre olympique, "c'est un rêve, qui devient un jour un objectif et on sait qu'il faut être prête ce jour-là. Donc c'est difficile de perdre à ce moment-là. C'est frustrant mais ça va me motiver pour Paris-2024 et gagner cette médaille d'or olympique", a ainsi assuré Malonga.
"Je vais prendre quelques jours de vacances et lever un peu le pied. Mais pas trop longtemps. De toutes façons, après ça me manque, je ne sais pas quoi faire d'autre", a-t-elle souri. "Alors je vais repartir encore à l'entraînement et je vais essayer de tout claquer en 2024." Pour savoir quel goût a l'or.