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Rio-2016 et sa moisson de médailles (6) semblent être de l'histoire ancienne pour l'athlétisme français, qui aborde les Jeux olympiques de Tokyo vendredi dans le flou le plus total entre méformes et espoirs de podium limités.
La prudence est de mise à la Fédération française d'athlétisme... Interrogé début juillet sur ses ambitions pour les JO, le président de la FFA André Giraud avait déclaré "vouloir faire mieux qu'à Rio". Une formule habile, quand on sait que les Bleus n'avaient ramené aucun titre du Brésil, et une sage précaution tant les Tricolores manquent de certitudes au moment d'entamer la compétition.
"L'athlétisme français compte seulement 11 champions olympiques dans son histoire, le dernier en 2012 puis il faut remonter à 1996! Si nous remportons une ou deux médailles d'or, nous pourrons considérer que nous avons rempli notre contrat", a précisé M. Giraud mardi.
Les chances de victoires reposent essentiellement sur les épaules du recordman du monde Kevin Mayer au décathlon. Pour le reste, à part Yohann Diniz sur l'imprévisible 50 km marche, ou un exploit de Quentin Bigot au marteau, le filon doré semble bien mince et le spectre d'un nouveau fiasco plane sur les Français, deux ans après l'échec des Mondiaux de Doha (2 podiums, aucun succès).
Le tableau d'ensemble n'est guère reluisant au vu des résultats enregistrés ces derniers mois: seuls trois athlètes (Djilali Bedrani, Quentin Bigot et Renaud Lavillenie) font partie du top 8 mondial de leur discipline en 2021.
Pour ne rien arranger, une cascade de blessures a touché quelques têtes d'affiche comme Pascal Martinot-Lagarde, Pierre-Ambroise Bosse ou encore Jimmy Vicaut, aux préparations très perturbées. Ainsi les Championnats de France, censés dresser un état des lieux de l'athlétisme national juste avant les Jeux, ont constitué un avertissement sans frais fin juin: une pluie de forfaits et des performances en berne, à l'exception du hurdler Wilhem Belocian, devenu le meilleur performeur européen de l'année sur 110 m haies (13 sec 15) et solide prétendant à une médaille.
- Sinistrose -
Le champion olympique 2012 et vice-champion en titre du saut à la perche Renaud Lavillenie, en pleine renaissance cet hiver, a lui été victime d'une entorse de la cheville gauche juste avant de s'envoler pour Tokyo. De quoi ajouter à la sinistrose ambiante.
"Je ne suis pas inquiet, on est dans un contexte particulier. Il est toujours intéressant de comparer les performances mais il faut être méfiant, là on va voir tout le monde sur la même compétition", a tenté de rassurer mardi Florian Rousseau, directeur de la haute performance à la Fédération.
"54% de notre équipe a amélioré sa meilleure performance en 2021. Je n'ai pas de doute sur le fait que les athlètes répondent présent avec leur meilleur niveau de forme aux Jeux", a-t-il ajouté.
Réunis depuis plusieurs semaines en stage à Kobe, les Français arrivent au Village olympique à partir de mercredi, à J-3 ou J-2 de leur épreuve.
Parmi les objectifs, faire découvrir le plus grand événement au monde à la "génération Paris-2024", à qui il ne reste plus que trois ans pour éclore.
"Qu'ils rentrent à fond dans ces Jeux, les JO ce n'est pas une question d'âge. Notre rôle c'est de les accompagner au mieux. On est là pour leur créer des bonnes conditions. L'expérience olympique, qu'elle soit réussie ou pas, sera vertueuse", veut croire Florian Rousseau.