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JO-2020/Basket: les Français domptent Doncic et prennent rendez-vous avec l'histoire

Héroïques, les basketteurs français ont vaincu la Slovénie (90-89) jeudi à Saitama, pour s'offrir l'opportunité de réaliser le plus grand exploit de leur histoire, en finale des Jeux de Tokyo, où ils tenteront de ravir l'or olympique aux États-Unis, triple champions en titre.

Et "Batman" surgit dans la nuit tokyoïte pour sauver les Bleus ! Nicolas Batum, capitaine héroïque, déjà auteur de trois contres jusque-là, dont deux sur le guerrier d'en face Luka Doncic - qui peut s'en targuer ? -, pourtant auteur d'une superbe performance, est ainsi parvenu à préserver l'avantage d'un point en bloquant le double pas de Klemen Prepelic dans la dernière seconde, qui n'avait plus que ses yeux pour pleurer.

"Tu te rends compte de ce que tu as fait ?? Tu l'as fait !!", hurla Andrew Albicy, forfait car blessé à une cuisse mais qui a couru vers lui, imité par tout le clan bleu. Non il n'a pas vu, mais il a compris, à force d'accolades et sourires...

Auparavant un panier à trois points à 56 secondes de la fin de Timothé Luwawu-Cabarrot, avait donné un sacré ballon d'oxygène dans cette fin de match "hitchcockienne". Jusqu'à ce qu'Evan Fournier, auteur de 23 points, fasse une faute offensive, et Prepelic de planter aussitôt derrière l'arc, pour redonner le sourire carnassier à ces Slovènes si redoutables.

- "On veut l'or" -

"On est soulagés, parce que c'était un match à +runs+ avec des moments forts et des moments faibles. Nico a fait du +Batman+ sur la fin, mais il faut se remobiliser parce qu'on veut l'or. Ca fait deux ans qu'on pense à notre défaite contre l'Argentine (en demi-finale du Mondial-2019)", a réagi Fournier sur France Télévisions.

Il s'agit de la troisième finale olympique de la France, après celle de 1948 et celle de 2000, toutes les deux perdues face aux... États-Unis. Mais on se rappelle surtout de Sydney en 2000 où Antoine Rigaudeau, Laurent Sciarra, Yann Bonato and co avaient cédé de peu (85-75) face à la Team USA de Kevin Garnett, Jason Kidd et Vince Carter.

Les Français peuvent croire en leur étoile face à l'équipe qu'ils ont battue pour la deuxième fois d'affilée, samedi dernier en début de compétition (83-76), deux ans après le quart de finale victorieux (89-79) du Mondial-2019.

Les États-Unis seront animés d'une revanche à double titre donc. Et force est de constater que depuis, ils ont su se ressaisir. C'est un tout autre adversaire qui se dressera face aux Bleus, certes encore un peu lent au démarrage de ses matches, mais en mode rouleau-compresseur ensuite. L'Espagne en quarts, puis l'Australie en demie, tout aussi impuissante, en ont fait les frais.

- Triple-double pour Doncic -

"Remporter l'or rendrait cette finale, déjà historique, légendaire pour le basket français", a affirmé Vincent Collet, qu'on a jamais vu autant au bord de l'apoplexie sur le banc, lors "de la fin incroyable d'un match extraordinaire", selon ses mots.

Pour la vivre, ses joueurs ont été fidèles à ce qui fait leur force, la défense, en tentant de museler du mieux possible celui que nombreux considèrent comme le meilleur joueur au monde actuellement, Luka Doncic.

Le prodige slovène n'a pas marqué 48 points comme contre l'Argentine en début de compétition, ce qui a fait de la star NBA des Dallas Mavericks un des chouchous des Jeux. Mais il a réussi un énorme triple-double (16 pts, 18 passes, 10 rbds) et sa connexion favorite, faite de alley-oops avec Mike Tobey (23 pts) a souvent fait mal aux Bleus.

Mais en face, avant que Batman surgisse, ce sont tous les Français qui ont fait front, à l'image de Rudy Gobert, "Gobzilla des panneaux" (9 pts, 16 rbds, 4 contres). Et que dire de Nando De Colo, qui a sorti le match des grands soirs avec 25 points, sinon que ces Bleus en ont, des super-héros aux JO.

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