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L1: Aulas, le vieux lion griffe encore

En attendant de passer la main de l'OL dans les années qui viennent, peut-être à Tony Parker, le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, reste, à 71 ans le grand agitateur du football français, comme l'ont rappelé ses multiples initiatives au coeur de la tempête coronavirus.

Vent de face, il est opposé à la décision prise par la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP) d'arrêter le championnat quand d'autres ligues s'apprêtent à reprendre comme en Allemagne, dont il défend les modèles sportif et économique.

En France, ils sont nombreux à estimer qu'il pense d'abord à l'intérêt de l'OL, 7e au moment de l'interruption du championnat et donc peut-être privé de coupe d'Europe pour la première fois depuis 1997.

Seule une victoire en coupe de la Ligue, dont la date de la finale contre le PSG reste à déterminer, pourrait lui permettre d'accéder à la Ligue Europa.

- Intérêt de l'OL, intérêt général -

"Jean-Michel Aulas s'intéresse au mécanisme du football. Alors, évidemment tout le monde dit qu'il ne pense qu'à son club mais quand on veut améliorer les choses, on regarde ce qui est bon pour son club et tout le monde en bénéficie", a notamment confié en février, au quotidien Le Progrès, Olivier Blanc, qui a été son proche collaborateur durant plus de trente ans.

Pierre Ferraci, président du Paris FC (L2), abonde.

"Il a une défense viscérale de son club, chaque fois qu'il le peut. C'est quand même lui qui a sans doute eu la meilleure stratégie dans le football professionnel depuis quelques décennies. Il faut lui reconnaître une qualité dans sa démarche stratégique, dont on peut s'inspirer pour construire quelque chose", estime le dirigeant parisien auprès de l'AFP.

Dans le passé, JMA, président de l'OL depuis 33 ans, a mené d'autres combats: la cotation en bourse des clubs français, l'indemnisation pour la mise à disposition des internationaux après une blessure d'Eric Abidal avec les Bleus ou le statut professionnel des femmes.

Plusieurs Lyonnaises sont aujourd'hui rémunérées à la hauteur de certains joueurs de clubs moyens de L1.

Concernant l'arrêt du championnat, il affirme encore samedi, au Progrès, "que c'est l'Olympique lyonnais qui a le courage de dire: attention il y a eu une erreur, il faut revenir dessus pour ne pas mettre en difficulté tous les clubs".

"J'espère que l'OL ne sera pas le seul à interroger la LFP pour demander à reprendre comme toutes les autres ligues importantes. Pour éviter le cataclysme économique, il faut revenir sur cette décision", a-t-il martelé.

"Nous ne nous préparons pas à être compétitifs au plan européen", avait-il déjà estimé le 30 avril auprès de l'AFP après avoir proposé saison blanche ou playoffs pour terminer la saison.

"Si ça qualifiait l'Olympique lyonnais en Ligue des champions, il serait prêt à nous faire jouer sur la lune!", reprend Pierre Ferraci.

Désormais, Aulas veut croire que la reprise programmée en Allemagne pour le 16 mai, celle attendue au Portugal et celles espérées en Italie et en Espagne, seront les meilleurs arguments pour faire infléchir la position en France.

- Recours en justice -

Mais il paraît minoritaire à la Ligue face à ceux trouvant un intérêt à laisser le classement figé à la 28e journée avec les modalités de calcul adopté pour celui-ci.

Samedi, le patron de l'OL a annoncé avoir signé une pétition d'Amiens appelant à un élargissement de la L1 à 22 clubs la saison prochaine pour éviter les relégations en L2.

Aulas défend aussi une reprise à très court terme du championnat dans deux recours déposés au Tribunal administratif de Paris.

"Une fois passée la déception, il est légaliste. Laissons le temps au temps. J'aime bien les gens qui défendent leur club. Mais après, il faut rentrer dans la stratégie globale", affirme Noël Le Graët, président de la FFF, en espérant qu'Aulas "deviendra sage assez rapidement".

Celui-ci assure "ne pas avoir de souci" avec JMA" même s'il confiait en février "recevoir beaucoup de courriers de plaintes" de sa part, sur le calendrier notamment.

"Il est déçu. On peut comprendre sa réaction. Il se bat pour être européen", plaide le patron du foot français concernant l'un de ses alliés au Comex de la fédération. Un allié qui ne lâche jamais.

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