Partager:
Fier d'avoir laissé une "petite trace" dans le foot français, Florent Balmont a tiré sa révérence "au bon moment", à 40 ans dont dix-huit sur les prés de Ligue 1. Il part sans "ras-le-bol" mais avec un regard critique sur l'évolution de sa discipline.
Après 513 matches disputés dans l'élite (et 615 matches professionnels au total), le doyen de Dijon a refermé sa riche carrière, ponctuée notamment d'un titre de champion de France avec Lille en 2011, à l'issue d'une dernière saison tronquée par la crise du coronavirus.
"Il était prévu que je l'annonce lors de mon dernier match à la fin du mois de mai mais les événements actuels en ont décidé autrement. Ma carrière de footballeur vient de prendre fin et c'est avec émotion que je vous l'annonce officiellement", a-t-il expliqué le 30 avril dans un message sur les réseaux sociaux.
Immédiatement, les hommages et compliments ont afflué à l'adresse du joueur passé par Lyon (2002-2003, 2004), Toulouse (2003-2004), Nice (2004-2008), Lille (2008-2016) et enfin Dijon (2016-2020). Figure marquante du championnat de France, le petit milieu rugueux en est le 13e joueur le plus capé.
- "Pas de ras-le-bol" -
"J'ai été surpris de tous ces messages de sympathie et de respect qui m'ont beaucoup touché et démontrent que je laisse ma petite trace dans le football. Ce n'est que du bonheur", a-t-il réagi sur OLTV, la chaîne de télévision de l'Olympique lyonnais, où il a été formé avant de débuter en professionnel.
Sacré champion de France en 2003 et 2005, au bénéfice d'une poignée de matches disputés, il n'a jamais pu percer à l'OL à une époque où le club rhodanien dominait le football français "avec des tops joueurs", comme il le reconnaît lui-même. Un regret tempéré, atténué par la belle cote qu'il conserve dans la région lyonnaise dont il est originaire.
"Au niveau des jambes et de la tête, tout allait bien. Je pense que c'était le bon moment d'arrêter. C'était prévu. C'est une chance d'avoir pu décider du moment", dit-il encore. D'autant plus qu'une rupture du tendon d'Achille le 31 mars 2018 à Dijon avait failli gâcher sa sortie, à 38 ans.
Mais une fois encore, son mental d'acier a fait la différence pour revenir au plus haut niveau, qu'il n'a jamais quitté.
Avec Dijon, il termine sa carrière sur une 16e place qui assure le maintien en Ligue 1 du club bourguignon, sauvé de la relégation en juin 2019 en barrages face à Lens.
"Il n'y a pas de ras-le-bol. J'en ai profité un maximum. J'ai atteint pas mal de mes objectifs. Il faut juste savoir s'arrêter et je ne retiens que des choses positives", se réjouit-il, livrant le secret de sa longévité.
"Il faut savoir trouver le bon rythme. Je savais quand il fallait être sérieux et quand il fallait se lâcher. J'adore la vie, les soirées entre amis, faire la fête. Il faut savoir couper après les matches mais seul le niveau sur le terrain est jugé", poursuit le milieu, qui n'a jamais été international.
- Évolution des mentalités -
Et derrière cela, il y a aussi "une femme et des enfants, un socle familial très important dans ma carrière".
En dix-huit ans, il a pu voir défiler deux générations de joueurs et évoluer les mentalités. Sur la fin, certains de ses adversaires ou partenaires auraient pu être ses fils.
"Aujourd'hui, les jeunes ont encore plus besoin de soutien, d'encouragements. Avant, il fallait tout le temps prouver pour être considéré vraiment comme un joueur de Ligue 1 alors que désormais, après dix matches en élite, on est un top joueur qui va être transféré", constate-t-il.
"Il y a un décalage, même si ça c'est toujours bien passé avec les jeunes partout où je suis passé. Il n'y a plus la culture du rangement du matériel à l'issue des entraînements par exemple. Leur entourage les voit peut-être un peu trop beau trop vite, sans parler du danger des réseaux sociaux", souligne Balmont.
Il va désormais débuter sa formation pour devenir entraîneur, avec l'éventualité d'intégrer l'encadrement du DFCO. Côté pelouse, il pourrait rechausser une dernière fois les crampons pour son jubilé, du côté de Lille avec son ami Rio Mavuba.