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L'Olympique lyonnais, qui conteste les modalités de l'arrêt de la Ligue 1, a saisi lundi le Conseil d'Etat, selon une source proche du club, alors que son président, Jean-Michel Aulas a envoyé un courrier au Premier ministre et à la ministre des Sports, les appelant à "rectifier l'erreur" lors des prochaines étapes du déconfinement en France.
L'OL s'oppose à la décision du 30 avril du Conseil d'administration de la Ligue (LFP) qui, se rangeant derrière l'injonction du gouvernement d'Edouard Philippe, a mis un terme au Championnat face à la pandémie de coronavirus.
Le club avait déjà introduit un recours devant le Tribunal administratif de Paris, que celui-ci a rejeté vendredi. Le juge des référés de l'instance "a logiquement retenu que les décisions de portée générale prises par le Conseil d'administration de la Ligue le 30 avril dernier ne pouvaient être contestées que devant le Conseil d'État", a écrit la LFP dans un communiqué vendredi.
"Cela ne change donc en aucun cas la nature et le fondement des recours introduits par l'Olympique Lyonnais" qui, "dès lundi matin, saisira le Conseil d'Etat, seul compétent en premier et dernier ressort", avait réagi dans la foulée le club lyonnais. Le club d'Amiens, qui conteste sa relégation en L2 et dont le recours a également été rejeté par le Tribunal administratif, a également fait part de son intention de saisir le Conseil d'Etat.
De son côté, le président de l'OL ne désarme pas non plus: après avoir déjà écrit plusieurs courriers à des parlementaires et déposé des recours devant les juridictions administratives, Aulas poursuit sa croisade avec une lettre ouverte envoyée au Premier ministre Edouard Philippe et à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, transmise à l'AFP.
"Pourrions-nous imaginer que le 2 juin soit aussi une opportunité formidable de rectifier l'erreur concernant le football français et de permettre, avec un protocole sanitaire utilisé partout, de donner le point de départ d'une reprise progressive des entraînements (en juin) et pourquoi pas d'une reprise des championnats de la saison 2019-2020 sur les mois de juillet ou août (...) ?", s'interroge le dirigeant lyonnais dans ce courrier.
"Le 2 juin va permettre d'aménager le déconfinement, d'homogénéiser les décisions relatives à la pratique collective du culte, aux courses hippiques ou encore aux prochaines élections municipales", plaide M. Aulas, déplorant l'isolement du football français, seul championnat majeur à avoir pour l'heure stoppé sa saison.
"Sur 55 pays membres de l'UEFA, plus de vingt ont déjà décidé de reprendre contre sept qui ont choisi d'arrêter définitivement", précise-t-il. A ce titre, il craint "qu'un arrêt définitif de la saison n'entraîne le football français vers une crise économique et sociale sans précédent".
Dans un long récapitulatif chronologique, le patron de l'OL fustige aussi les informations erronées qui auraient, selon lui, été transmises au gouvernement par certains responsables du football français.
"Il n'y avait pas de date limite pour finir les championnats contrairement à ce qui été dit", a fait valoir M. Aulas.
Ce dernier dénonce, en outre, de possibles pressions qui auraient été exercées sur le gouvernement par "des dirigeants directement favorisés par un arrêt du championnat".
La Ligue a décidé fin avril de mettre un terme définitif à la saison, conformément aux injonctions gouvernementales, et d'instaurer un ratio de points gagnés par matches joués pour établir un classement final.
Avec ce critère, le club de Lyon se classe à la 7e place de Ligue 1, ce qui le prive de toute qualification en Coupe d'Europe par le biais du Championnat.