Partager:
Thomas Tuchel se sait "dans la ligne de tir": l'entraîneur du Paris SG affronte sa bête noire Rennes samedi (21h00) en Ligue 1 au Parc des Princes, premier d'une série de matches couperets pour le technicien allemand, de plus en plus remis en cause.
Défait à Leipzig (2-1) en Ligue des champions, contesté pour ses choix tactiques et isolé au sein du club, Tuchel a besoin de se rassurer et de rassurer face à l'actuel troisième du Championnat de France.
Jusqu'ici, la L1 lui a toujours permis de chasser les doutes. Les champions de France occupent la première place avec 21 points (deux de plus que Lille, leur premier poursuivant), et restent sur sept victoires consécutives, souvent sur des scores-fleuves.
Et ce, malgré un effectif toujours miné par les blessures, notamment à cause du calendrier surchargé avec deux matches par semaine.
Aux absences de Neymar, Kylian Mbappé, Marco Verratti et Mauro Icardi viennent s'ajouter celles de Presnel Kimpembe, qui "a pris un coup grave sur le cinquième métatarse", du gardien Keylor Navas, qui a "des difficultés musculaires", et peut-être de Pablo Sarabia, a annoncé le technicien.
Alors où est le problème? D'abord, les finalistes de la dernière Ligue des champions sont à la peine en C1. Leur entame en phase de groupes est la pire de l'ère qatarienne, avec trois points en trois matches. Autant qu'en 1997-1998 et 2004-2005, les deux seules saisons où ils n'ont pas passé les poules, relève le statisticien Opta.
Surtout, les choix tactiques de Tuchel ne convainquent pas. En premier lieu celui d'intervertir les positions du capitaine Marquinhos, défenseur central de métier replacé au milieu, et de la recrue Danilo Pereira, habituellement milieu défensif et reculé en défense centrale.
Ou sa décision, à Leipzig, de remplacer Sarabia par Thilo Kehrer, défenseur... alors que l'équipe était menée au score.
- Crédit perdu -
"Entre les joueurs absents et ceux qui ne jouent pas à leur poste, il y a des questions à se poser. C'est parfois difficile de suivre ce que veut faire Tuchel", a commenté pour l'AFP le technicien et consultant Rolland Courbis, bon connaisseur des bancs de touche français.
Premier entraîneur à mener le PSG en finale de C1, Tuchel semble déjà avoir perdu une bonne partie du crédit engrangé avec cette épopée. Y compris en interne, avec des désaccords sur le mercato qui l'ont publiquement opposé au directeur sportif Leonardo.
"Ce sont toujours des situations difficiles", a reconnu Tuchel vendredi, à propos de sa mauvaise passe en C1.
"J'ai eu un temps cette vision naïve qu'après quatre titres (...) et une finale de Ligue des champions l'entraîneur ne serait plus dans la ligne de tir pendant un certain temps. Ca a duré cinq jours", avait-il lâché mardi à Sky Allemagne, dubitatif quant à une prolongation de son contrat au-delà de juin prochain.
Pas de quoi entamer sereinement le tunnel de matches avant la trêve de fin d'année, avec des rendez-vous contre Lyon, Lille, et les matches retour de la phase de groupes en C1 où Paris jouera très gros.
Sans compter la fenêtre internationale de novembre, qui risque d'encore accentuer la fatigue des nombreux Parisiens convoqués avec leur équipe nationale. Dont Mbappé et Neymar, appelés avant même d'être sur pied.
- Rennes dans le doute -
Petite satisfaction pour Paris: tout ne va pas non plus pour le mieux à Rennes.
Certes, le club breton est la bête noire de Tuchel, défait en finale de la Coupe de France 2019 face aux Bretons et à nouveau en L1 quelques mois plus tard.
Mais l'équipe de Julien Stéphan est en plein doute: en Ligue des champions, les Bretons n'ont engrangé qu'un point sur neuf possibles. Et en L1, la victoire (2-1) contre Brest n'a pas dissipé tous les doutes nés de contre-performances répétées.
Au Parc, les Rennais ne disposeront ni de leur attaquant Mbaye Niang, ni de leur talentueux milieu Eduardo Camavinga.
"On va affronter une grosse cylindrée. Thomas Tuchel, c'est un grand entraîneur, il mérite le respect (…) Si on veut aller faire un résultat demain, il faudra faire un exploit", a désamorcé Stéphan.
En cas de succès, les Bretons reviendront à hauteur de leur adversaire du soir, faisant perdre la tête au PSG... et peut-être à Tuchel aussi.