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Le suspense était maigre: avant même la victoire du pays de Galles face à l'Uruguay dimanche (35-13), le XV de France a commencé à se préparer à affronter le XV du Poireau en quarts de finale de la Coupe du monde, dimanche à Oita.
Après une journée de repos passée avec leurs proches samedi, les Bleus ont repris l'entraînement sous un ciel bleu et dans une ville complètement épargnée par le typhon Hagibis, qui a semé la mort et la désolation dans le centre du pays.
L'occasion pour le sélectionneur Jacques Brunel de rendre hommage à "l'assurance" des Japonais face aux risques naturels, et de tourner la page du match annulé face à l'Angleterre pour cette même raison.
"J'aurais voulu jouer (l'Angleterre), parce que c'est une des grosses équipes de la compétition. Il aurait été bien de se confronter à eux avant les quarts de finale pour savoir où est-ce qu'on en était à la fin de cette poule; je suis sûr que les imperfections sur ces premiers matches auraient été moindres", a affirmé le technicien.
Les "imperfections", voire sérieuses carences (indiscipline, conquête défaillante, manque de discernement dans les choix de jeu), affichées lors des succès arrachés face à l'Argentine (23-21), les Etats-Unis (33-9) et les Tonga (23-21) sont en quelque sorte effacées: une nouvelle compétition débute avec les quarts.
"Pas grand-monde nous y voyait; nous, on est encore là, on y a toujours cru. C'est une équipe certes jeune mais capable de beaucoup de choses, même avec nos imperfections", a lancé Brunel.
- Angleterre-Galles, même combat? -
Qui peut d'une certaine manière se consoler du match passé à la trappe face au XV de la Rose puisque le pays de Galles, cousin de l'Angleterre à l'ADN similaire en termes de jeu (défense disciplinée, jeu au pied létal), va débarquer à Oita.
L'équipe galloise "présente un profil similaire dans le sens où elle joue dans des zones identiques à celles de l'Angleterre", reconnaît Brunel qui souligne toutefois qu'elle a su faire la différence offensivement pour battre l'Australie (29-25) et les Fidji (29-17). "On en faisait une équipe très défensive mais elle a beaucoup marqué."
Notamment grâce à la botte de l'ouvreur Dan Biggar, pour des passes au pied millimétrés, en coin, à l'intention des trois-quarts. Mais les ailiers français (Damian Penaud, Yoann Huget, Alivereti Raka) travaillent ces réceptions à hauts risques au "quotidien", assure Brunel.
- Attention aux sorties de camp -
Décevant depuis des années, le XV de France saura-t-il rattraper le temps perdu face au vainqueur du dernier Tournoi des six nations - auréolé du Grand Chelem - et récent N.1 mondial?
"On est inconstants depuis 2 ans, ou 5 ans, ou 10 ans, j'en sais rien... les 2 dernières confrontations face aux Gallois, on a perdu 14-13 à Cardiff (en 2018) et de la façon dont on sait à Paris (24-19 début février après avoir mené 16-0). Et on n'était pas mieux structurés qu'aujourd'hui", fait valoir Brunel.
Le dernier revers au Stade de France a laissé un goût amer aux Français, plombés par un ballon relâché dans l'en-but par Huget et une passe hasardeuse de Sébastien Vahaamahina. "On a péché par manque de maîtrise", se rappelle Brunel. "On est à 16-0 à la mi temps, le pays de Galles ne change pas sa stratégie, continue de sortir de son camp de la même manière sauf que nous commettons des erreurs dans notre camp qui leur donne le contrôle de la partie", regrette-t-il.
Le XV de France espère avoir progressé dans ce domaine depuis l'arrivée à l'été de Fabien Galthié. Surtout, il bénéficie de deux semaines sans match, alors que les Gallois ont dû enchaîner deux rencontres en quatre jours, dont une rude bataille face aux Fidjiens qui a laissé des traces.
D'un autre côté, les Français pourraient pâtir d'un manque de rythme... "Pénalisés (par le match annulé) ou plus frais, personne peut le dire", relativise Brunel, qui a prévu pour compenser "des entraînements qui s'apparentent dans l'intensité à un match". A commencer par une opposition interne lundi.