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Les affrontements déséquilibrés où le petit terrasse le grand ont fait la légende de la Coupe de France, mais mardi (21h00) ce sont deux modestes représentants du National, Les Herbiers et Chambly, s'affronteront d'égal à égal pour une place en finale.
À chaque tour de Coupe de France, une célèbre entreprise de paris hippiques offre un jeu de maillot au "Petit Poucet" de la compétition. Cette fois-ci, elle a dû en offrir deux.
Entre Chambly, 15e de National avec 33 points, et Les Herbiers, 9e avec 36 unités mais toujours pas assuré du maintien, difficile de distinguer un favori clair sur le papier.
Issus de villes de taille comparable - 10.000 habitants pour Chambly, 12.000 pour Les Herbiers -, les deux clubs affichent des budgets similaires et relativement réduits, même à l'échelle du National, d'environ 2 millions d'euros.
- Opposition de styles -
Si l'on se penche sur les résultats des confrontations directes cette saison, le bilan est aussi des plus équilibrés: les Vendéens l'ont emporté 2-0 dans l'Oise, avant de perdre 3-1 dans leur stade de Massabielle.
La demie de mardi à Nantes offrira en tout cas une belle opposition de styles.
"Chambly c'est une équipe de National avec beaucoup d'agressivité, beaucoup de duels. Il va falloir répondre dans ce domaine là", a averti Valentin Vanbaleghem, le défenseur prêté par le Losc aux Herbiers.
"L’ADN du club, c’est la gagne, comme le répète souvent le président. On n’a pas l’identité du beau jeu. Chambly s’est construit en gravissant chaque année des échelons, quitte à pratiquer un jeu assez défensif et direct", a assumé Jean-Michel Rouet, le vice-président de Chambly, au micro de Telefoot.
Un club à l'histoire relativement récente, puisqu'il a été créé il y a 25 ans, et endeuillé par la mort de son fondateur, Walter Luzi, père du président actuel, Fluvio, et de l'entraîneur, Bruno, le soir du quart de finale historique remporté face à Strasbourg (1-0).
"Pour la mémoire de mon père, aller en finale ça serait symbolique", a souligné Bruno Luzi.
"L'an dernier avait été une année-phare pour le club car on avait raté la montée en L2 de peu, cette année c'est une saison noire. On a tout pris en pleine gueule et la Coupe de France nous a portés, nous a permis de garder le groupe mobilisé", a raconté Florent Routier, entraîneur-adjoint.
Le spectre d'une relégation en National 2 n'est cependant pas écarté.
Aux Herbiers non plus d'ailleurs, porte-drapeau du football vendéen depuis le dépôt de bilan de Luçon en 2016 et la décision du Poiré-sur-Vie de ne pas poursuivre en National en 2015.
Le VHF a cependant bien redressé la barre d'une saison mal engagée depuis un changement d'entraîneur mi-janvier, justement après le revers à domicile contre Chambly, avec une seule défaite, pour 4 victoires et 6 nuls en championnat, plus trois qualifications en Coupe de France.
- La Beaujoire à guichets fermés -
"C'est vrai que les résultats sont un peu meilleurs, on a retrouvé plus de confiance, c'est clair que ça fait du bien avant le match de mardi", a confié Valentin Vanbaleghem.
Le club a poursuivi sur la voie tracée par Frédéric Reculeau, l'ancien entraîneur, remplacé par son adjoint de longue date, Stéphane Masala, celle d'un jeu assez typique de l'ouest, tendance école nantaise.
"On aime bien le ballon à terre, le faire circuler vite. Imposer notre jeu et notre rythme, ce sera la clé du match", a estimé l'attaquant Ambroise Gboho, formé à Rennes.
Des qualités de jeu déjà étalées à Auxerre (L2), en huitième, avec une victoire 3 à 0 méritée, et contre Lens (L2) malmené en quarts, même s'il avait fallu les tirs au but pour départager les deux équipes.
Mardi soir, dans un Stade de la Beaujoire à guichets fermés, avec 30.000 supporters rouges et noirs contre 1.500 bleus et noirs, les deux clubs se disputeront une place en finale à Saint-Denis, peut-être contre l'ogre PSG, ou contre Caen, où se jouera la seconde demi-finale, mercredi.
Quoi qu'il advienne, Les Herbiers er Chambly écriront une des plus belles pages de leur histoire. Et de la Coupe de France.