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Ligue 1: à Marseille, le mystère Radonjic s'éclaircit un peu

Dribbleur énervant, éternel joker ou espoir en pleine éclosion? Le premier but inscrit par Nemanja Radonjic en 16 mois à Marseille lève un coin du voile, mais l'ailier serbe doit montrer plus, et ce dès vendredi (20h45) contre Brest en Ligue 1.

Pour l'instant, ce n'est pas un buteur en série. Radonjic n'a marqué qu'une fois en 34 matches (12 titularisations) pour l'OM, avant cette 15e journée de L1, où le club phocéen défend sa place de dauphin.

Il a fêté rageusement l'ouverture de son compteur à Toulouse (2-0) dimanche dernier et a même reçu un carton jaune pour avoir ôté son maillot.

Le Serbe a accompagné ce baptême du feu d'une célébration à la James Harden, le basketteur barbu star des Houston Rockets: mimer le geste d'assaisonner un plat.

"C'est un but important pour lui, cela peut lui donner plus de confiance", espère son entraîneur, André Villas-Boas.

Mais le joueur "avait déjà envoyé de bons signaux, il a été décisif plusieurs matches, avec une +assist+ sur le but contre Montpellier (1-1)", passe décisive non retenue car le centre du Serbe pour Valère Germain a été légèrement dévié.

L'ancien de l'Étoile Rouge de Belgrade (2017-2018) n'a pas pour autant gagné sa place contre Brest. Quatre noms sont toujours en balance pour remplacer côté droit Florian Thauvin, qui ne reviendra pas avant février à la compétition.

- "Joueur de banc" -

Outre Bouna Sarr, le plus souvent utilisé, le Portugais a aligné Germain et même Maxime Lopez aux deux derniers matches, mais "toutes les options sont des adaptations, sauf Nemanja", qui joue là à son meilleur poste, glisse "AVB".

Les jeux sont loin d'être faits. "On cherche encore cette option couloir droit depuis l'absence de Thauvin, on continue de chercher: Bouna, Valère, Radonjic, (Saïf-Eddine) Khaoui, Marley (Aké), Isaac (Lihadji)...", énumère l'entraîneur.

Ce poste "est notre talon d'Achille cette saison", souffle Villas-Boas.

Pour l'instant, Radonjic est resté cantonné au rôle de joker, ses trois titularisations cette saison n'ont pas été convaincantes.

"Personne au monde ne veut ce titre de joueur de banc, tu veux jouer tous les matches", reconnaît AVB, "mais quand il rentre et fait la différence, Nemanja est une arme pour nous".

Villas-Boas a toujours ménagé compliments et critiques constructives pour son ailier. Mi-octobre, il admettait que "ce club attend plus de lui", après l'avoir payé 14 millions d'euros, avec bonus, à l'AS Rome, propriétaire du joueur, en 2018.

Le portugais regrettait alors que Radonjic ait "toujours cette irrégularité dans ses performances, qu'on cherche à corriger".

- "Tolérance" -

Mais il a progressé jusqu'au match au Téfécé. "Nemanja est comme ça, lâche Villas-Boas. Avec un joueur qui prend des risques, tu as besoin d'une marge de tolérance, pour ce ballon qu'il va perdre. Mais après avoir eu besoin de 5, 6 minutes pour entrer dans son match, il a fait des bonnes choses avec sa vélocité, son dribbling..."

Il a aussi pris confiance avec la Serbie, dont il a joué les six derniers matches (16 sélections, 2 buts), dont trois titularisations, avec un but contre le Luxembourg (3-2) bon pour le moral.

Ce premier but avec Marseille aurait pu arriver plus tôt mais deux hors-jeu l'en avaient privé, en octobre 2018 à Limassol (2-2 en Ligue Europa) ou en janvier contre Lille (défaite 2-1).

Le parcours de Radonjic à l'OM a décidément été compliqué. Dès son deuxième bout de match, il avait causé, d'une mauvaise passe, la défaite contre l'Eintracht Francfort (2-1) en toute fin de rencontre de C3 l'an dernier.

Ces débuts poussifs sont à l'image de son début de carrière. Passé par l'académie de Gheorghe Hagi à Constanza, en Roumanie, il a rejoint l'AS Roma à 18 ans, où il n'a connu que les équipes de jeunes (où Rudi Garcia l'a repéré) et des prêts, à Empoli, Cukaricki et l'Étoile Rouge.

Mais il a fini par décoller à Belgrade. Le joker va-t-il retrouver le sourire ?

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