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L'avènement de l'entraîneur Robert Moreno en janvier, accompagné d'un investissement en transferts de 60 millions d'euros, n'a pas empêché Monaco de rater sa saison. Sans de nécessaires réorientations, les conséquences de cette deuxième année consécutive sans qualification européenne pourraient être désastreuses.
Troisième bugdet de Ligue 1 mais seulement neuvième du classement au moment de l'arrêt définitif de la saison, acté fin avril, le club monégasque est à la croisée des chemins.
Malgré l'impossibilité de travailler de son bureau du Stade Louis-II, et le chômage partiel imposé au club, Oleg Petrov, successeur de Vadim Vasilyev à la tête de l'ASM, ne compte plus ses heures pour se relever d'une saison cauchemardesque.
Entre décisions assumées mais infructueuses - éviction de Leonardo Jardim, restructuration interne -, revers sportifs ubuesques sous Moreno - défaite à Nice à l'ultime minute (2-1, 28e et dernière journée), piètre nul contre Reims (1-1, 27e journée) ou calamiteuses défaites contre Strasbourg et Nîmes (3-1) -, et arrêt brutal du championnat, Petrov peut pester. Monaco avait tout pour être européen. Il ne le sera pas.
Le Russe doit reconstruire une équipe compétitive, réduire la masse salariale et abaisser le nombre de joueurs sous contrat. Une mission titanesque pour un homme esseulé depuis le départ de Nicolas Holveck à Rennes.
Viacheslav Ivanov, directeur adjoint, et Igor Korneïev, conseiller sportif, sont d'un faible recours concernant la L1. Et Monaco n'a toujours pas de directeur sportif spécialiste du championnat.
- Un directeur sportif et 30 départs ? -
Petrov le sait. Les profils de John Williams (Amiens) et surtout Olivier Pickeu (ex-Angers) l'intéressent. Il patiente avant de trancher.
Or, le temps passe. Les sujets d'inquiétude s'amoncellent. Petrov se démultiplie et gère le moindre sujet interne au club.
Ainsi, en négociant de façon trop brutale une baisse de salaire avec ses joueurs pour avril, il s'est mis à dos la majorité du vestiaire. Pas foncièrement opposés à cet effort collectif, les joueurs se sont braqués contre une situation non concertée.
L'effectif sait par ailleurs que des changements radicaux se préparent dans les semaines à venir.
Malgré les départs des joueurs en fin de contrat (dont Subasic) et prêtés (Bakayoko, Slimani, Adrien Silva), dont certains ont déjà quitté la Principauté, plus de 60 professionnels (dont 22 retours de prêt) sont concernés par la reprise, prévue après le 15 juin et quelques vacances.
C'est deux fois trop pour construire une équipe sans Europe. Malgré un mercato annoncé compliqué, Petrov entend donc se délester d'une trentaine de joueurs. Sous forme de prêt ou de transfert. Sacré challenge !
Pour corser la situation, l'effectif, même pléthorique, est déséquilibré. Monaco doit recruter un milieu défensif voire un attaquant. Surtout si le staff considère que la triplette Jovetic-Pellegri-Geubbels ne présente pas les garanties pour durer sans blessure. Leicester veut lâcher Islam Slimani, qui émarge à 4,5 millions d'euros annuels. Monaco attend.
- Ben Yedder pas à vendre mais... -
Parmi les retours de prêt, seuls l'attaquant nigérian Onyekuru (Galatasaray), le jeune gardien polonais Majecki (Legia Varsovie), et les jeunes défenseurs Pavlovic (Partizan Belgrade), Biancone et Panzo (Cercle Bruges) devraient intégrer l'effectif.
Les autres doivent trouver une porte de sortie. Certains, tels N'Doram (Lens, Metz) ou Grandsir (Brest, Angleterre, Espagne), ont reçu des offres. Mais pour la majorité, gros salaires (dont le champion du monde Sidibé, Barreca, Chadli, Pelé, Aït Bennasser ou Ahoulou), ce sera compliqué.
Plus complexe encore, le club entend se séparer de Glik, Jemerson et Jorge, ex-cadres déclinants. Aucun ne fera de cadeau. Enfin, reste l'épineux cas Fabregas, à qui il reste deux ans de contrat à 7,2 millions d'euros annuels.
De ces nombreux mais hypothétiques départs, Monaco table sur 50 millions de recettes. Sinon, le club, exsangue financièrement, sera contraint de vendre un joueur-clé. Badiashile, Ballo-Touré, Henrich, Fofana et surtout Wissam Ben Yedder sont sollicités. A tarif élevé, personne ne devrait être retenu, même si le départ du buteur international français, co-meilleur marqueur de L1, ne semble pas d'actualité.
Car même s'il n'alimente plus les comptes, le propriétaire milliardaire russe Dmitri Rybolovlev a une exigence: le podium en 2021. Et la pression est sur Oleg Petrov.