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Le futur président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), le Polonais Witold Banka, a lancé un appel pour le budget de l'organisation, jugeant "ridicule" qu'il soit inférieur à celui d'un "club de foot moyen", mardi lors de l'ouverture de la conférence mondiale sur le dopage à Katowice (Pologne).
Ancien coureur de 400 mètres et actuel ministre des Sports dans son pays, Witold Banka, 35 ans, s'est d'abord félicité des nouveaux outils à disposition de l'AMA, adoptés après le scandale de dopage institutionnel en Russie, pour faire respecter le code mondial antidopage à ses signataires, fédérations internationales ou agences nationales antidopage.
"L'AMA devrait imposer des sanctions plus souvent, et pas seulement en agitant le doigt", a ajouté Witold Banka, membre du comité exécutif de l'organisation, qui doit être élu à sa tête jeudi.
"Mais pour que cela et d'autres activités soient possibles, l'AMA a besoin d'un budget considérable", a-t-il ajouté, trouvant "ridicule (...) qu'une organisation avec un statut de régulateur mondial dispose d'un budget inférieur à 40 millions de dollars" (35,9 MEUR).
"Un club moyen de football a un budget plus important", a ajouté le ministre, qui prendra ses fonctions à l'AMA le 1er janvier et quittera le gouvernement polonais.
"J'adresse donc un appel aux leaders du sport, mais aussi à mes collègues qui représentent les gouvernements et aux entreprises privées: si vous voulez que le sport soit propre, vous devez augmenter le soutien financier pour la lutte", a-t-il ajouté.
Financée par ses deux piliers, le Comité international olympique (CIO) et les Etats, l'AMA est dotée d'un budget général d'environ 36 millions de dollars (32 M EUR) en 2019, mais ses contributeurs ont promis une hausse annuelle de 8% sur cinq ans (2018-2022).
Lors de sa campagne pour être élu à la tête de l'AMA, Witold Banka avait mis l'accent sur la création d'un fonds de solidarité pour aider les pays en voie de développement à bâtir des systèmes antidopage plus solides, en ouvrant la porte à un financement par des sponsors privés.
Mais "ce sera un long chemin", a-t-il reconnu mardi, lors d'une table ronde après son discours.