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Avec un effectif décimé, Thierry Henry savait que ses débuts comme entraîneur de Monaco seraient délicats, mais rien ne lui a été épargné, entre faute de main du gardien, blessure du capitaine et un joueur exclu, avec au final une défaite 2-1 à Strasbourg.
Fidèle à lui même, le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France (41 ans) n'a pas montré beaucoup d'émotions, debout en permanence devant son banc, dans son survêtement et son manteau noirs siglés du club.
La soirée avait pourtant bien commencé pour "le roi Henry", ovationné par le public alsacien à sa sortie sur le terrain pour l'échauffement alors que ses joueurs avaient été conspués quelques secondes auparavant à leur arrivée.
"Merci au public strasbourgeois pour l'accueil, je ne m'y attendais pas vraiment", déclarait-il après la rencontre.
La patte Henry s'est tout de suite fait sentir: il est rarissime que les entraîneurs en L1 accompagnent les joueurs sur la pelouse à l'échauffement. "Titi", lui, est resté au plus prêt de son groupe durant tout l'exercice, très attentif.
- Impassible -
Peu après, l'ancien Gunner était mitraillé par une dizaine de photographes durant de longues secondes quand il venait prendre place devant son banc pour le premier match de sa nouvelle vie. Impassible.
La Meinau, à guichets fermés, était en feu et un nouveau clin d'oeil était adressé à l'entraîneur visiteur, la sono crachant "It's coming home". Pas de doute, le "retour à la maison" de Thierry Henry en Championnat de France fait plaisir à beaucoup de monde!
Il échangeait ensuite une chaleureuse accolade avec son homologue Thierry Laurey.
Sous les yeux du pilote alsacien Sébastien Loeb et de l'entraîneur de l'équipe de France de basket Vincent Collet, Henry débutait le match debout devant son banc et donnait aussitôt des premières consignes, poussant Henrichs à monter dans son couloir gauche.
Debout, bras croisés la plupart du temps et martyrisant un chewing-gum, il se montrait beaucoup moins expansif que son homologue Thierry Laurey.
Mais les limites actuelles de son effectif, décimé par les blessures et les suspensions, étaient rapidement criantes et l'ASM encaissait un premier but peu après le quart d'heure de jeu sur une grosse faute de main de son gardien Seydou Sy, normalement troisième dans la hiérarchie des goals sur le Rocher.
"Ce n'était pas évident, on essaie de mettre quelque chose en place qui fonctionnait au début, et on prend ce but que je n'ai pas besoin de décrire... L'erreur est humaine, je ne veux accabler personne", relevait-il, fataliste.
- "Pas le scénario rêvé" -
Insondable sur l'instant, Henry ne tardait pas à faire des signes à son gardien, à l'applaudir pour l'encourager.
La soirée prenait un tour vraiment déplaisant quand le capitaine monégasque Radamel Falcao devait sortir sur blessure après une demi-heure de jeu, juste après s'être vu refuser un but après une action confuse dans la surface.
Henry faisait passer ses consignes à Youri Tielemans, son principal relais sur le terrain venu discuter quelques instants avec lui le long de la touche. C'est toutefois Glik qui récupérait le brassard.
Après la pause "Titi" se tournait vers son banc pour partager sa frustration avec ses adjoints après une action monégasque inaboutie, et écartait les bras d'impuissance, visiblement dégoûté quand le défenseur strasbourgeois Lala renvoyait sur sa ligne une frappe de Glik.
Et le cauchemar était complet quand Grandsire, qu'il venait de lancer, était exclu pour un geste dangereux et maladroit. Henry esquissait un geste d'incompréhension mais restait figé, perplexe, quand ses adjoints explosaient de colère autour de lui.
"Ce n'est pas le scénario rêvé mais il faut rester positif, on a essayé de jouer, même à 10, on s'est créé des occasions. Je suis obligé d'être positif dans le négatif sinon on ne va pas de l'avant", a repris le jeune entraîneur.
Strasbourg doublait la marque en contre devant un Henry visiblement fataliste (2-0, 84e). Et il ne manifestait aucune émotion non plus quand Tielemans réduisait la marque sur penalty à l'amorce des arrêts de jeu.