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JO-2018: les Français passent de tout à rien en skicross, Leman en or

Du triplé de Sotchi au fiasco de Pyeongchang. L'équipe de France masculine de skicross a manqué ses JO-2018, ses quatre atouts s'étant tous arrêtés avant la finale, dont son ancien champion olympique Jean-Frédéric Chapuis, détrôné par le Canadien Brady Leman.

"Ca n'est pas notre jour, c'est le skicross. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas", a lâché Chapuis après l'épreuve, terminée pour lui comme pour François Place dès les quarts de finale.

Mais c'est au tour précédent, en huitièmes de finale, que la journée des Bleus avait commencé à prendre une sale tournure, avec la terrible chute de Terence Tchiknavorian, un des nouveaux Bleus, lourdement retombé après un saut.

L'Avignonnais, 25 ans, a été évacué de la piste en barquette et conduit à l'hôpital où on lui a diagnostiqué une fracture du tibia. Sur un parcours rapide et ponctué de gros sauts, le Canadien Christopher Delbosco a lui aussi été victime d'une chute très impressionnante et a été hospitalisé.

Le meilleur des quatre Tricolores a finalement été Arnaud Bovolenta, éliminé en demi-finale et classé sixième à l'issue de la petite finale, loin de sa médaille d'argent de Sotchi.

"L'issue est un peu moins joyeuse... C'est dommage, j'étais rapide aujourd'hui. Sixième, ça n'est pas loin du podium, donc j'ai quelques regrets mais j'ai tout donné. Il m'en a manqué un petit peu", a déclaré "Bovo" après la course.

Comme lui, Chapuis assurait que la pression du "triplé", dont ils entendaient parler depuis des semaines, n'avait pas influé sur l'issue de l'épreuve.

- 'Place aux filles' -

"Il y avait plus d'attentes, c'est sûr. Après, je pense que je l'ai bien gérée, j'ai fait ce qu'il fallait. Ce n'est pas ça qui m'a fait louper ma course, c'est une journée sans", a déclaré le champion olympique déchu.

Ironie de l'histoire, c'est le Canadien Brady Leman, le malchanceux de Sotchi, celui qui avait fini au pied du podium derrière les trois Français (Chapuis, Bovolenta et Jonathan Midol) qui a cette fois décroché l'or alors qu'il n'est pas monté sur un podium de la saison.

"Parfois, dominer ça n'est pas gagner. On a fait une bonne saison, mais c'est aujourd'hui qu'il fallait être vraiment présent. Voilà, il y a un champion olympique et il n'est pas français. C'est le sport", a résumé François Place.

Alors que les trois médailles de Sotchi avaient mis le skicross en pleine lumière, Chapuis s'inquiétait également de l'impact de ce zéro pointé sur le développement de son sport.

"Avec une discipline comme la nôtre, pas encore aussi populaire que le ski alpin par exemple, c'est une course qu'il ne faut pas louper. Si on avait réussi, ça aurait aidé à faire parler un peu plus de notre sport, à le mettre en valeur un peu plus. Ce n'est pas le cas", a-t-il regretté.

Mais il reste tout de même une chance, du côté des femmes, avec de vrais espoirs de médaille vendredi pour Alizée Baron et surtout Marielle Berger-Sabbatel.

"Je n'imaginais pas qu'on n'ait personne sur le podium. On est déçu pour les coaches, le staff, on les a habitués à mieux. Place aux filles maintenant, c'est peut-être leur olympiade à elles", a d'ailleurs lancé Bovolenta.

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