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Mondial de rugby: le "Japonais" Jamie Joseph, bourreau de travail

La tâche n'était pas évidente... Jamie Joseph a succédé à Eddie Jones à la tête des Brave Blossoms en 2015. Quatre ans plus tard, il conduit le Japon en quart de finale de Coupe du monde. Avec encore plus de travail et de rigueur.

Le joueur Jamie Joseph (20 sélections avec les All Blacks 1992-95, et 9 avec le Japon en 1999) dessine le sélectionneur, 49 ans.

Il était un troisième ligne rude et épais (1,96 m, 115 kg du temps de sa splendeur). Il a laissé des souvenirs un peu partout. Notamment en Angleterre, où il avait délibérément gravé l'empreinte de ses crampons sur la cheville du demi de mêlée du XV de la Rose Kieran Bracken, lors d'un test-match en 1993. Scandale...

A l'époque pré-professionnelle, les citations et autres Commissions de discipline n'existaient pas et les Néo-Zélandais avaient réglé l'affaire en interne.

Le sélectionneur ? "Il semble être dur et il est dur. Il peut parfois même faire peur, a raconté le deuxième ligne James Moore au journal The Times. "Mais il est attentif, très attentif. Il passe beaucoup de temps avec nous".

"C'est un grand entraîneur. Il a mené l'équipe tellement loin, sur les plans physique et mental", poursuit Moore.

-"On n'arrête pas de courir"-

Le mantra de Joseph: le travail, les entraînements à haute intensité, pour être capable de répéter les efforts en match (défense étouffante et vitesse d'exécution). Il a poussé ses joueurs dans leurs derniers retranchements.

"On n'arrête jamais de courir à l'entraînement", raconte l'arrière Ryohei Yamanaka. "On a progressé sur le plan technique mais on a aussi tous ces kilomètres accumulés en réserve".

"Je voudrais rappeler à tout le monde qu'on n'est pas là par hasard. Cette équipe a été rassemblée pendant 240 jours cette année", rappelait Jamie Joseph avant le match face à l'Ecosse.

Question travail, Jamie Joseph s'est inscrit dans les pas de son prédécesseur Eddie Jones, l'homme qui a mis le Japon sur la carte du rugby mondial, avec la fameuse victoire sur les Springboks (34-32) lors du Mondial-2015.

"Le miracle Brighton" a été adapté dans un film mais il est resté sans lendemain; les Cherry Blossoms avaient échoué aux portes des quarts de finale. "Notre rugby est basé sur les fondations posées par Eddie, mais cette équipe a gravi une marche supplémentaire. La barre est encore plus haute", souligne le centre Ryoko Nakamura.

-"Il a appuyé sur les bons boutons"-

Pour franchir ce cap, Joseph, vainqueur du Super Rugby à la tête des Otago Highlanders en 2015, semble s'être invité dans la tête de ses joueurs. Qui répètent le discours... "Parce que nous avions été performants à dernière Coupe du monde, il y a beaucoup d'attente autour de nous, résumait le capitaine Michael Leitch avant le coup d'envoi de la Coupe du monde. "Nous avons un travail à faire et la défaite n'en fait pas partie".

Le message martelé, Jamie Joseph est passé à l'étape suivante. Depuis le début de la Coupe du monde, il est passé en mode "chef de meute".

"Au cours des quatre dernières semaines, Jamie Joseph a eu un impact énorme sur nos performances", souligne Leitch. "Il a envoyé tous les bons messages, et appuyé sur les bons boutons. Il a été énorme".

Jamie Joseph a notamment abandonné son ton patelin pour défendre son équipe et ses joueurs face aux attaques des Ecossais, qui laissaient entendre que les Brave Blossoms voulaient décrocher, sans jouer pour cause de typhon, leur billet pour les quarts de finale.

Et il a déjà appuyé sur le bouton suivant, nom de code "quart de finale Japon-Afrique du Sud dimanche". Les joueurs sont déjà possédés.

"On ne va pas rentrer sur le terrain pour perdre", promet le capitaine Leitch. "On y va pour gagner".

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