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Bien sûr, il y a les Jeux olympiques dans six semaines à Tokyo et avec eux une superbe possibilité de revanche. Mais la Française Madeleine Malonga était émue et amère vendredi après avoir perdu son titre de championne du monde des -78kg, abandonné en finale à Budapest à l'Allemande Anna Maria Wagner.
"Bientôt il y a les JO. Ça me montre que j'ai encore du travail à faire pour sortir de Tokyo avec le sourire. A chaque sortie, on trouve des pistes de travail, des choses à améliorer", a-t-elle d'abord assuré après sa finale perdue contre Wagner, dominatrice dès le début du combat et finalement victorieuse par waza-ari dans le golden-score.
Mais Malonga n'était pas venue à Budapest que pour peaufiner sa forme avant les JO ou pour une médaille d'argent. "J'ai pris goût à ce dossard rouge, je n'ai pas envie de le lâcher", avait-elle affirmé avant le tournoi, en référence au privilège accordé aux champions du monde en titre.
"Je suis forcément déçue. Ça n'est pas que je n'aime pas perdre, c'est que j'aime trop gagner. Ça me fait vraiment mal. Ça me tenait à cœur de réussir cette compétition et de garder mon dossard rouge. Je suis vraiment déçue", a-t-elle fini par avouer, en peinant à retenir ses larmes.
Comme Clarisse Agbegnenou, médaillée d'or mercredi en -63 kg, Malonga avait fait le choix de venir disputer ces Mondiaux malgré leur positionnement incongru sur la route de Tokyo. Car comme la désormais quintuple championne du monde, Malonga voulait conserver et honorer son titre.
Vendredi, la Française, qui compte par ailleurs deux sacres européens à son palmarès (2018 et 2020), avait commencé par un premier combat accroché contre la Croate Karla Prodan, finalement battue sur waza-ari.
- chou blanc chez les hommes -
Elle a ensuite été expéditive en quart de finale contre l'Ukrainienne Anastasiya Turchyn, avec un succès par ippon en moins de 40 secondes sur uchi mata (fauchage intérieur).
C'est encore par ippon (sur o uchi gari) que Malonga s'était imposée en demi-finale, après moins de deux minutes de combat face à la redoutable Néerlandaise Guusje Steenhuis, vice-championne du monde en 2018, vice-championne d'Europe au mois d'avril et N.7 au classement mondial.
Mais en finale, contre Wagner, N.3 mondiale et victorieuse cette année de deux Grands Slams, à Tel Aviv et Kazan, elle n'a jamais trouvé la solution. Entreprenante et agressive, au point de repousser Malonga jusque dans les panneaux publicitaires, l'Allemande s'est logiquement imposée sur waza-ari dans le temps supplémentaire.
"Je n'ai pas trop réussi à imposer ma garde et voilà, ça a buté. J'ai été en difficulté aujourd'hui, ça n'a pas été facile. Mais c'est ça la compétition, quand on vient aux championnats du monde, on sait que ça ne va pas être facile. Je n'ai pas été à la hauteur, c'est comme ça", a encore expliqué la combattante du Blanc-Mesnil.
De Budapest, Malonga repart ainsi avec une deuxième médaille mondiale, mais aussi avec une défaite qui lui reste au travers de la gorge. A Tokyo, elle voudra s'en débarrasser.
La médaille de Malonga est donc la deuxième de l'équipe de France lors de ces Mondiaux de Budapest. Mais il n'y en aura aucune chez les hommes puisque les deux derniers engagés, Alexandre Iddir et Cyrille Maret chez les -100 kg, ont été battus sans récompense vendredi. Maret a été éliminé dès le 1er tour alors que Iddir, qui sera à Tokyo cet été, a été battu au premier combat de repêchage.
Samedi, deux Françaises sont engagées chez les +78 kg, Léa Fontaine et Julia Tolofua.