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"J'espère que c'est la fin du tunnel". Marc Marquez, sextuple champion du monde MotoGP, est de retour après une longue période marquée par les pépins physiques: fracture au bras droit suivie de complications, puis problèmes de dédoublement de la vision.
L'Espagnol fait sa rentrée samedi et dimanche en Malaisie, pour des tests d'une pré-saison qu'il espère être celle de son retour au premier plan et d'un duel très attendu avec le champion du monde français Fabio Quartararo, dit-il dans un entretien à l'AFP.
QUESTION: Dans quel état d'esprit entamez-vous ces premiers essais ?
REPONSE: "Avec beaucoup d'envie. C'est déjà un cadeau d'être ici après avoir passé l'hiver blessé, avec ce problème de vision double. Tout s'est un peu décidé au dernier moment mais je suis très content."
Q: Avez-vous de l'appréhension ?
R: "Depuis octobre, j'ai manqué les deux dernières courses, et le premier test de pré-saison à Jerez en novembre. Aujourd'hui j'ai de la chance d'être de retour, je me sens tranquille car c'est un test, personne ne gagne, personne ne perd. Il s'agit de rouler, de tester la moto. Ensuite on ira en Indonésie pour d'autres essais (11-13 février). L'objectif est d'être à 100% ou du moins pas loin au début de saison au Qatar (le 6 mars, ndlr)."
Q: Voyez-vous la fin du tunnel après deux saisons difficiles ?
R: "J'espère que c'est la fin du tunnel ! Depuis 2020, quand je me suis cassé le bras, il y a eu beaucoup de problèmes, ça a été un chemin semé d'embûches. Et l'an dernier, quand il semblait que le bras allait mieux, que je gagnais à nouveau, j'ai eu cette blessure, cette diplopie. Mais aujourd'hui tout à l'air bien, la vision est parfaite, le bras va mieux aussi."
Q: Avez-vous redouté de ne plus pouvoir remonter sur une moto ?
R: "Oui, enfin, ce n'est pas que je doutais, c'est que c'était une des options présentées par mon docteur. Je connais ce médecin depuis 2011 quand j'ai déjà eu la même blessure. Là, dès le début il m'a dit clairement qu'il y avait trois options : attendre que le temps agisse, la meilleure option, et qui s'est réalisée. La 2e était d'attendre mais que la lésion ne se résolve pas naturellement, d'opérer et d'être absent jusqu'à l'été. Et la 3e était d'opérer directement, tout en n'étant pas sûr de retrouver une vision suffisante pour continuer en MotoGP. Celle-ci n'était pas sur la table".
Q: Avez-vous tout de même pu vous préparer convenablement ?
R: "Ce n'a pas été une préparation physique parfaite, j'ai commencé à m'entraîner la deuxième semaine de janvier. Avec la vision double, j'avais du mal à courir, je ne pouvais pas non plus faire du vélo dehors. Et quand j'allais à la salle au début, en novembre, j'avais des vertiges quand il y avait trop de lumière."
Q: Fabio Quartararo est désormais champion. Va-t-on avoir un duel entre vous et le Français ?
R: "J'espère pouvoir avoir ce duel, parce que cela voudrait dire que je suis en lutte pour le titre après deux ans sans pouvoir le faire. Mais ce ne sera pas juste un duel, ce sera une bataille avec beaucoup de pilotes. Fabio a été champion, et il mérite de l'être parce qu'il a été le plus constant, mais Pecco Bagnaia a terminé l'année en étant le plus rapide avec la Ducati. Logiquement, le favori est le tenant du titre, Fabio, parce qu'il a été champion et que tout le monde veut le battre. Mais je vois ces deux-là en favoris. Derrière, il y aura d'autres acteurs qui auront un rôle important à jouer."
Q: La jeune génération a-t-elle pris le pouvoir ?
R: "Dans chaque sport il y a des changements de générations, c'est normal. Et c'est là que tu dois travailler, savoir te réinventer, trouver une nouvelle méthode pour rester au même niveau et continuer à gagner. A 28 ans (29 le 17 février, ndlr), même si je me sens encore jeune, je vais être un des pilotes les plus expérimentés. A moi d'utiliser cette expérience pour me battre pour le titre."
Q: Votre compatriote Rafael Nadal, vainqueur de l'Open d'Australie après une blessure, est-il une source d'inspiration ?
R: "Je pense que Rafa Nadal est une inspiration pour tous, sportifs ou non. Ce qu'il a fait, c'est incroyable. Revenir après une blessure, quand beaucoup de gens disaient qu'il était fini, et gagner à 35 ans, contre un jeune talent N.2 mondial (Daniil Medvedev, 25 ans). C'est le scénario rêvé et ce que je vais essayer de faire."