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Nantes: pour Halilhodzic, éviter un deuxième faux départ

Balayé par Bordeaux (3-0) pour son premier match sur le banc de Nantes, Vahid Halilhodzic doit redresser la barre dès samedi à domicile face à Toulouse (20h00) et surtout donner des signes que le changement d'entraîneur porte ses fruits.

C'est peu dire que le fameux "choc psychologique" a fait pschitt. Menés 2-0 après 7 minutes puis 3-0 à la pause en Gironde, voilà les Canaris avant-derniers avec un retard désormais de 4 points sur Reims, 17e et premier maintenu.

L'ex-attaquant vedette des Canaris, nommé quatre jours avant le match, avait imaginé un tout autre scénario pour son retour dans la maison jaune et verte.

"Vous savez que je suis un entraîneur qui n'a pas la langue de bois, j'étais choqué (...) Après le match je ne savais pas où je me trouvais", a-t-il confié jeudi.

Autant dire que le ton de sa conférence de presse avant d'affronter Toulouse pour la 10e journée de Ligue 1 était grave et solennel.

Il a tenté un numéro d'équilibriste en livrant un constat sévère sur l'état de l'effectif qu'il a récupéré, tout en essayant de ne pas sombrer dans le catastrophisme et en distillant quelques plaisanteries pour cultiver son image d'austère qui se marre.

"La situation est assez compliquée. Il ne faut pas tomber dans une situation où on commence à paniquer, mais si on n'est pas conscient de la situation, ça peut mal se passer", a-t-il par exemple averti.

- "Des tracteurs contre des TGV" -

Interrogé sur ses impressions après deux semaines dans le club, il a chargé la barque de son prédécesseur, Miguel Cardoso, tout en refusant d'"entrer dans les détails".

"On a découvert beaucoup de choses bien et moins bien (...) On a fait un énorme travail sur le terrain et hors du terrain aussi", a-t-il simplement glissé.

Physique, mental, tactique... À l'entendre, rien ne semble aller dans l'équipe qu'il a récupérée.

"On part de loin, sur tous les plans", a-t-il assuré, estimant même que lors du match de Bordeaux, il a vu "des tracteurs contre des TGV".

"J'ai demandé plus d'agressivité, de combativité, je n'en ai pas vu beaucoup là-bas, c'est ça qui m'a le plus touché", a-t-il également souligné, en appelant à l'"orgueil sportif" de ses joueurs.

Un discours qui semble passer auprès de ses troupes. "C'est quelqu'un d'entier et de passionné. Il est là pour transmettre plus d'orgueil, plus d'envie et plus de combat au groupe. C'est ce qui nous manque depuis le début de saison", a, par exemple, déclaré le stoppeur Nicolas Pallois, jamais utilisé par Cardoso et qui pourrait retrouver du temps de jeu dans l'axe de la défense.

- "Bouteilles de Dom Perignon" -

Les premiers effets du changement de coach sont en tout cas attendus dès ce week-end, d'autant que ce récit d'une arrivée dans un champ de ruines est une vieille ficelle qu'il utilisait déjà il y a 16 ans quand il avait repris en main le voisin rennais.

"Physiquement ce n'était pas terrible, tactiquement et psychologiquement, certains gars sont dans un état critique", avait-il lâché après son premier entraînement avec les rouge et noir.

Il a même ressorti -lancé par les journalistes bienveillants- l'anecdote d'un prestigieux champagne rosé qu'il offrait à ses joueurs du Paris-SG à chaque victoire à l'extérieur en 2003/2004.

"À chaque fois six ou sept bouteilles de Dom Perignon Rosé (à plus de 300 euros la bouteille), ça coûte !", s'est-il souvenu.

"Je paierais même le double de ça (si on bat Toulouse). La victoire n'a pas de prix pour moi", a-t-il ajouté.

Une deuxième défaite, en revanche, aurait un coût bien réel: elle entamerait déjà sérieusement le crédit du sorcier Vahid.

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