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Natation: sur l'île Marguerite, l'élite de la natation mondiale dans la bulle ISL

Deux hôtels privatisés sur l'île Marguerite posée sur le Danube, des trajets limités à des aller-retours jusqu'à la piscine, des tests tous les cinq jours: la Ligue internationale de natation (ISL) réunit les meilleurs nageurs mondiaux dans sa bulle sanitaire depuis mi-octobre à Budapest.

Ils sont quelque 400 nageurs - dont Florent Manaudou, l'Américain Caeleb Dressel, la Suédoise Sarah Sjöström, le Britannique Adam Peaty ou encore la Hongroise Katinka Hosszu - à vivre depuis plusieurs semaines, et jusqu'au 22 novembre pour ceux qui atteindront la finale, dans la bulle organisée par l'ISL malgré la pandémie de Covid-19. Un autre hôtel, sur la rive d'en face, côté Pest, est lui réservé aux quelque 150 membres de l'organisation.

Les conditions sanitaires sont drastiques. La salle de restauration ressemble à "une sorte de quadrillage", "les tables sont séparées d'1 m, 1,50 m, on mange à un par table", décrit le sprinteur français Clément Mignon.

A part pour rejoindre la Duna Arena, à une vingtaine de minutes à pied, interdiction de quitter l'hôtel, sauf pour une éventuelle sortie quotidienne de 90 minutes maximum dans le périmètre de l'île Marguerite. "Il y a un tableau dans le hall, tu dois marquer ton heure de départ, et ton heure de retour", poursuit Mignon.

- "Covid marshal" -

Les membres des dix équipes, qui ont chacune leur salle et leurs cars dédiés, et leurs créneaux d'entraînement et de musculation minutés, ne doivent pas non plus se côtoyer.

Et les "Covid marshal" - un attribué à chacune des équipes - veillent, du hall de l'hôtel jusqu'au bord des bassins.

Dans cette compétition où chaque course est convertie en point pour les nageurs et leur équipe, et où chaque point marqué rapporte 400 dollars (une course gagnée équivaut à au moins 9 points), la sanction financière plane en cas de non respect de ces règles sanitaires : un point pour un masque mal porté, deux points pour un retard allant jusqu'à dix minutes, etc.

"Ce n'est pas du tout pesant, estimait la nageuse française Marie Wattel au bout de deux semaines. Ce n'est pas si différent d'une compétition internationale classique, où on fait hôtel-piscine, piscine-hôtel tout le temps. Je m'attendais à bien pire comme atmosphère."

"Dans deux, trois semaines, j'aurai hâte de rentrer à la maison", reconnaissait toutefois Florent Manaudou fin octobre.

En attendant, après de longs mois sans compétition, la faute à l'irruption de la pandémie de Covid-19, tous se réjouissent de renouer avec.

"Ca faisait sept, huit mois que je n'en avais pas fait, ça fait vraiment du bien", sourit Mignon.

- Soif de compétition -

"J'avais besoin de retrouver la compétition, ça m'a vraiment manqué, abonde Wattel. Ca va m'aider à retrouver mes automatismes de course, à travailler des allures qui sont très dures à aller chercher à l'entraînement."

"J'adore l'entraînement, mais rien ne remplace la compétition. Avoir la confirmation qu'on a bien ou mal fait le job, c'est une part très importante du travail", explique Dressel, déjà treize fois champion du monde à 24 ans.

Une fois dans la Duna Arena, la mécanique ISL, avec ses quatre boxes installés au bord du bassin de 25 m et ses jeux de lumière, s'enclenche. A huis clos, ce n'est à la fin de chaque match, quand les derniers nageurs à l'eau enquillent trois 50 m seulement séparés de trois minutes sous les encouragements des autres membres de leur équipe massés dans leur box respectif, que l'ambiance grimpe.

Les nageurs sont conquis.

"Ils ont vraiment tout millimétré, c'est vachement pro, ils ne laissent pas la place au doute comme dans d'autres compétitions parfois. Là, c'est carré", observe Mignon.

"On est dans un bon environnement avec les meilleurs nageurs du monde, on a de la chance, tous les sports ne l'ont pas, souligne Manaudou. Et l'entrée (avant chaque course), les lumières, le DJ (qui mixe au bord du bassin), ce sont des choses qui mettent vraiment en condition, c'est cool d'avoir ça."

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