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Les San Antonio Spurs sont officiellement entrés mercredi soir dans une nouvelle ère, sans Manu Ginobili, retraité à 41 ans depuis juillet, ni Tony Parker, parti à Charlotte, qui, avec l'emblématique Tim Duncan, ont écrit les plus belles pages de l'histoire de la franchise texane.
Oublié le "Big Three" le plus prolifique de l'histoire ou encore Kawhi Leonard, longtemps présenté comme l'héritier naturel qui, après une saison 2017-18 quasi blanche et une mystérieuse blessure à une cuisse, a été envoyé durant l'été à Toronto.
Pour son premier match de la saison 2018-19, San Antonio, sacré champion NBA à cinq reprises depuis 1999 (1999, 2003, 2005, 2007, 2014), a aligné un cinq majeur inédit et, pour tout dire, suscitant bien des interrogations avec notamment l'arrière américain Bryn Forbes et le pivot autrichien Jakob Pöltl.
Mais les Spurs, portés par LaMarcus Aldridge (21 points, 19 rebonds), ont débuté leur nouvelle ère par une victoire 112 à 108 face aux Minnesota Timberwolves.
Une victoire qui n'a pas fait oublier au vétéran espagnol Pau Gasol les absences de Ginobili, Parker et Duncan, retraité lui depuis 2016.
"C'est bizarre de ne plus les voir, ce sont des joueurs qui ont fait partie de cette équipe pendant si longtemps et qui ont marqué l'identité de cette franchise", rappelle-t-il.
- L'atout Popovich -
S'ils ont perdu des joueurs sans doute irremplaçables par leurs statistiques sur les parquets et leur influence dans les vestiaires, les Spurs ont conservé leur principal atout, leur entraîneur Gregg Popovich.
"Coach Pop" a débuté sa 22e saison en NBA par une victoire pour la 20e fois et a insufflé à son équipe optimisme et foi en elle.
"On se doit d'être exigeants et ambitieux, il ne faut pas que ces départs soient une excuse, nous avons assez de talents dans cet effectif", insiste Gasol.
Les observateurs partagent cette vision: "A la question +A choisir entre +Pop+ et Kawhi (Leonard), tu préféres conserver qui?+, tout le monde répondra Pop, parce que c'est lui qui fait la différence", explique ainsi Diego Bernal, membre démocrate de la Chambre des représentants du Texas.
"Kawhi était l'un des meilleurs joueurs du monde quand il était entraîné par +Pop+, je crois qu'avec DeMar (DeRozan), Rudy Gay et LaMarcus Aldridge sous les ordres de +Pop+, on peut surprendre beaucoup de monde", insiste-t-il.
D'autant, comme le rappelle Gasol, que Ginobili et Duncan n'ont pas coupé les ponts avec les Spurs et continuent de marteler leur message et leurs valeurs, à la demande de Popovich.
- A jamais dans le coeur des supporters -
"Manu continue de venir à l'entraînement, tout comme Tim, c'est vraiment quelque chose qu'on apprécie", insiste le pivot de 38 ans, sacré deux fois champion NBA avec les Lakers (2009, 2010).
Même s'ils ont décidé de raccrocher leurs baskets ou, comme Tony Parker, de relever un dernier défi dans la conférence Est à Charlotte, les membres du "Big Three" resteront à jamais dans le coeur des supporters des Spurs, comme en atteste l'une des nombreuses fresques les représentant, non loin de l'AT&T Center.
"Duncan est le joueur le plus important et significatif, Ginobili est le joueur le plus apprécié car les gens se sentaient proches de lui et Parker celui qui fut par phases le meilleur meneur de NBA", résume Manuel Solis, journaliste au San Antonio Current.
Il n'y aurait au fond qu'un départ de Popovich, en poste depuis 1996, qui pourrait faire dérailler les Spurs.
Et le coach, âgé de 69 ans, a évoqué cette possibilité avant le coup d'envoi du premier match de la saison.
"Tout peut se passer, je peux encore entraîner pendant dix ans comme arrêter le mois prochain", a-t-il souri, habitué à provoquer et malmener les journalistes.